
Tous les articles par Bruno Fabre

Soirée-lecture à Paris

Présentation de la revue Europe à l’IMEC
le 9 juin 2006

Revue Europe sur Schwob
Le numéro 925 de la revue Europe, consacré à Marcel Schwob, est paru en mai 2006.
Au sommaire de ce volume riche et passionnant, des contributions d’Alexandre Gefen, Florence Delay, Fleur Jaeggy, Thomas Regnier, Patrice Allain, Marguerite Cahun, Bruno Fabre, Monique Jutrin, Agnès Lhermitte, Bernard De Meyer, Amany Ghander, Sophie Rabau, Gisèle Vanhese, Bernard Gauthier, Jean-Pierre Naugrette, Gernot Krämer, Christine Jérusalem, Jean Echenoz et… Marcel Schwob.
Cliquer ici pour la présentation et le sommaire de ce numéro sur le site d’Europe.

Vernissage de l’exposition Schwob à Nantes
le 6 mars 2006

Catalogue de l’exposition Schwob à Nantes
Présentation de couverture
Né en 1867, mort prématurément en 1905, Marcel Schwob, figure centrale et secrète de son époque, fut un lecteur de Villon comme de Stevenson, un traducteur de Defoe et de Shakespeare, un spécialiste de l’argot et un chroniqueur acéré, l’interlocuteur aussi de tout ce que la littérature comptait de plus actuel de Gide à Jarry, dont il fut le premier éditeur, de Gourmont à Claudel, et de Wilde à Colette ou Meredith. Narrateur, historien, linguiste, critique, fabuliste, il ne se contenta pas d’un seul rôle ou emploi littéraire, les occupant tour à tour suivant l’occasion et la nécessité.
Schwob fut aussi, bien sûr, l’auteur du Livre de Monelle, du Roi au masque d’or et des Vies imaginaires, récits hypnotiques où par « l’arrangement et l’harmonie d’une infinité de détails justes », il donne littéralement corps aux manies d’un philosophe cynique de l’Antiquité ou au baroque sanglant d’un Cyril Tourneur. Borges y reconnut l’une des sources essentielles de ses propres fictions.
Nous n’avons en propre, soutint Schwob, que nos bizarreries et il eut pour principe esthétique que « l’art est à l’opposé des idées générales, ne décrit que l’individuel, ne désire que l’unique ; il ne classe pas, il déclasse ».
Publié à l’occasion d’une grande exposition rétrospective à la Bibliothèque de la Ville de Nantes, le présent ouvrage est le premier album monographique consacré à la vie et l’œuvre de Schwob. Outre un ensemble d’essais consacrés aux différentes facettes de cet écrivain inclassable, il présente plus de 100 documents, manuscrits, illustrations et photographies.
Textes rassemblés par Bernard Gauthier, avec des contributions de Patrice Allain, Bruno Fabre, Bernard Gauthier, Alexandre Gefen, François Leperlier, Agnès Lhermitte, Patrick Mauriès et Évanghélia Stead.
Sommaire et extraits
– Préface, par Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes.
– Avant-propos, par Agnès Marcetteau-Paul, directrice de la Bibliothèque municipale de Nantes.
– Marcel Schwob, « de bouts et de morceaux », par Patrick Mauriès :
« Je ne sais s’il arriva à Marcel Schwob de lire les textes étranges que J. G. Hamann publia à Königsberg autour de 1760, ce passage en particulier où le “Mage du Nord” fait de son cerveau “une boutique de foire remplie de toutes sortes de nouveaux articles »… »
– La famille Schwob, Le Phare de la Loire et les lumières de la République, par Patrice Allain :
« L’histoire de la famille, qui se superpose, jusqu’à se confondre, avec celle d’une époque où la presse quotidienne et régionale entend jouer un rôle croissant dans le domaine des idées et des lettres, débute en juin 1876 lorsque George Schwob achète Le Phare de la Loire aux frères Évariste et Victor Mangin. »
– Au cœur de la vie littéraire : Marcel Schwob vu par ses contemporains, par Bruno Fabre :
« Dans ses Souvenirs, Léon Daudet évoque une soirée avec Schwob, chez son père, où sont réunis Emile Zola, Edmond de Goncourt mais aussi le poète belge Georges Rodenbach, le peintre Whistler, son beau-frère Charles Whibley, critique littéraire anglais ami de Mallarmé… »
– Marcel Schwob et Émile Gallé, par Agnès Lhermitte :
« Les chemins du conteur parisien et du verrier-céramiste de Nancy se sont souvent croisés autour d’Edmond de Goncourt, de Robert de Montesquiou, de Verlaine, d’Auguste Rodin, de la Comédie-Française… »
– Schwob, Rodin et Camille Claudel, par Bruno Fabre :
« Si Marcel Schwob a peu écrit sur les artistes de son époque, il fut néanmoins un admirateur de Whistler, de Van Gogh, de Monet, des Impressionnistes, et ses rares comptes rendus de Salons révèlent un amateur d’art éclairé. »
– Bibliothèque rêvée, histoires de livres, par Évanghélia Stead :
« Un de ses portraits les plus expressifs, dessiné par l’artiste médailliste Theodore Spicer-Simson, qui croyait en l’âme des portraits, montre Schwob lisant à haute voix, et levant ses grands yeux inquisiteurs de son papier pour fixer son auditeur. »
– Livres retrouvés, par Évanghélia Stead.
– S’aliéner à soi-même, vie imaginaire, par Alexandre Gefen :
« La biographie substitue ainsi à l’ambition mimétique de l’Histoire (pourfendue par la fragmentation, la diversion, le mensonge, l’ambivalence, l’allusion, pour pouvoir être remembrée par l’imaginaire) un long poème souvent obscur de noms propres. »
– Les théâtres de Marcel Schwob, par Bernard Gauthier :
« Le 6 novembre 1894 a lieu au théâtre de l’Oeuvre la représentation de la pièce de John Ford, traduite et adaptée par Maeterlinck sous le titre d’Annabella. Selon l’usage, la pièce et l’auteur sont d’abord présentés au cours d’une conférence que donne Marcel Schwob… »
– Le voyage vers Samoa, par Bernard Gauthier :
« Le 21 octobre 1901, près de sept ans après que les chefs indigènes eurent porté au sommet du mont Vaea la dépouille de “Tusitala”, c’est un Marcel Schwob affaibli par la maladie, diminué par les opérations, qui s’embarque à son tour vers les mers du Sud. »
– L’enfance et le royaume blanc, par Agnès Lhermitte :
« Et pourtant, innocentes ou perverses, ces « petites filles » sont nimbées de la même irréalité fascinante, qui éveille chez les lecteurs un attendrissement inquiet et nostalgique pour des êtres aussi gracieux, fragiles et inadaptées que les jeunes princesses de Maeterlinck. »
– Marcel Schwob dans le miroir de Claude Cahun, par François Leperlier :
« Elle s’identifie à Moll Flanders, l’héroïne du texte de Defoe traduit par l’oncle, elle s’imprègne de Monelle, et, peu de temps avant sa mort, elle aura l’impression, dit-elle, « d’être le Jabiru de Marcel Schwob »… »
– Repères biographiques.
– Indications bibliographiques.
– Liste des œuvres exposées.
Marcel Schwob, l’Homme au masque d’or, édition Ville de Nantes / Gallimard-Le Promeneur, février 2006, 206 p., grand format, 39 euros.

Jean Lorrain, Lettres à Marcel Schwob
par Éric Walbecq (2006)
Jean Lorrain, Lettres à Marcel Schwob et autres textes, édition établie et annotée par Éric Walbecq, Tusson (Charente), Du Lérot, 2006, 112 p.
Ouvrage tiré à 250 exemplaires, chacun comportant la reproduction d’une affichette publicitaire pour L’Écho de Paris.
Après trois volumes de Correspondance de Jean Lorrain (avec Edmond de Goncourt, avec Huysmans et avec Colette), Éric Walbecq poursuit son entreprise en publiant les lettres de l’écrivain à Marcel Schwob, achetées par la Bibliothèque municipale de Nantes lors de la vente publique de la collection de Pierre Champion en décembre 1998. On ne peut que se réjouir de cette édition qui témoigne du regain d’intérêt actuel pour Marcel Schwob. Parfait conteur, ce dernier préférait les plaisirs de la lecture à ceux de la correspondance, d’où une moisson assez pauvre de ses propres missives. Sur la trentaine de lettres et billets présentés, trois seulement sont de Schwob contre vingt-huit de Lorrain, inédits. L’iconographie présente trois portraits de Lorrain, aucun de Schwob. Il faut se contenter d’une gravure de Marguerite Moreno, son épouse, et d’une photographie de Catulle Mendès – cible de la plume acerbe de Lorrain – auprès de qui Schwob dirigea le Supplément littéraire de L’Écho de Paris de mai 1891 à août 1893. Un compte rendu du Roi au masque d’or (« Fleurs de rêve »), trois contes de Lorrain et « Le Sabbat de Mofflaines » de Schwob, dédiés à l’autre, enrichissent cette édition.
Soigneusement annotées, ces lettres couvrent les quatre années où Schwob publie ses chefs-d’œuvre, de 1892 jusqu’au début de l’affaire Dreyfus, qui semble avoir distendu la relation entre les deux écrivains. Mots de condoléances à l’occasion du décès du père de Schwob, puis de Vise, sa maîtresse, remerciements pour dédicace, invitations et propositions de sorties (à Billancourt, aux fêtes foraines des Invalides et de Saint Cloud), ainsi que deux lettres envoyées du Maghreb, constituent la substance de cette correspondance. L’ensemble permet de replacer cette amitié dans le cadre des relations des collaborateurs de L’Écho de Paris, où les deux écrivains donnèrent de nombreux contes. Schwob fut souvent convié par Lorrain à Auteuil, avec Régnier, Barrès, France, mais aussi Mirbeau, Léon Daudet et Henry Bataille. Il présenta Valéry à Lorrain et servit d’intermédiaire entre son ami et Wilde, dont il fut le « pilote » parisien et le « cornac ». Deux articles de Lorrain éclairent sa rencontre avec Wilde et Schwob, à laquelle France et Bauër assistèrent. Schwob était attentif aux écrits de Lorrain, lequel ne cherchait pas seulement à entretenir de bons rapports avec son collègue de L’Écho mais louait sa prose et s’en inspirait parfois. « Je continue de vous voler » lui avoue-t-il. Quelques allusions montrent une vraie connivence entre les deux hommes, amateurs de réalités insolites. Mais le portrait de Schwob qui se dégage de ces lettres révèle davantage les propres obsessions de Lorrain : l’auteur de La Croisade des enfants et de Vies imaginaires ne saurait être réduit à un individu « friand de cauchemars et d’épouvante », aux « instincts malsains et [aux] curiosités coupables ». Cette image déformée de l’écrivain fait songer à ces histoires de la littérature où, souvent associé à Lorrain, Schwob fut réduit à un conteur fantastique, comme dans cette caricature des deux hommes par Ernest La Jeunesse, « Chands d’cauchemars », donnée en annexe du livre.
[Compte rendu publié par Bruno Fabre dans les Cahiers Octave Mirbeau, n° 14, 2007, p. 273-274].

Colloque Schwob-Cahun à Cerisy-la-Salle
août 2005
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Marcel Schwob : Werk und Poetik

Marcel Schwob conteur de l’imaginaire
