Traductions

Traduction de « Lucrèce, poète »
par Samuel Kunkel (États-Unis, 2020)

Marcel Schwob, « Lucrèce, poet », Echoes of a Natural World: Tales of the Strange and Estranged, Edited by Michael P. Daley. Introduction and translations from the French by Sam Kunkel, Michigan City (Indiana, États-Unis), First To Knock ed., 2020.

 

Samuel Kunkel a soutenu en 2020 une thèse de doctorat en littérature comparée, intitulée L’Orphisme dans le roman post-romantique en France et en Grande Bretagne, 1880-1919 : un idéalisme du salut. Édouard Schuré, Joséphin Péladan, Arthur Machen, Algernon Blackwood. Il en a tiré un livre, L’Orphisme et le roman post-romantique, publié aux éditions Otrante, en 2023. Samuel Kunkel a également traduit des auteurs français aux éditions First To Knock : un roman de Gustave Kahn (The Solar Circus, 2023) et un recueil d’œuvres mystiques en prose d’Édouard Schuré (A Beam of Sunlight in the Deep Forest, 2024). Il a inauguré la toute récente collection « Romans fin-de-siècle/Romans d’avant-garde », avec une édition critique d’Istar de Joséphin Péladan[1].

Son goût pour la littérature de l’étrange transparaît aussi dans une anthologie de onze contes (Echoes of a Natural World: Tales of the Strange and Estranged, 2020), qui interrogent « l’influence de la nature sur l’esprit et l’influence contre-nature de l’esprit sur la nature » (4e de couverture). L’ouvrage mêle des textes d’auteurs américains modernes et contemporains (Michael P. Daley – fondateur des éditions First To Knock et concepteur du livre – Lou Perliss, Dan A. Stitzer, Jeremy Kitchen, Janice Law, Julia Bembenek, Mark Iosifescu) et ceux d’écrivains français de la fin du xixe siècle, traduits par Samuel Kunkel (Joris-Karl Huysmans, « Camaïeu rouge », Le Drageoir aux épices ; Jean Lorrain, « Le Crapaud », Sensations et souvenirs ; Marcel Schwob, « Lucrèce, Poète », Vies imaginaires ; Villiers de l’Isle-Adam, « L’Agrément inattendu », Histoires insolites).

Parmi ces variations sur la relation de l’homme avec la nature, « Lucretius, Poet » propose une nouvelle traduction[2] de la vie imaginaire de « Lucrèce, poète », après celles de Lorimer Hammond (1924), Harry Hives (1991), Lady Jane Orgasmo (2009), Stephen Romer (2013) et Chris Clarke (2018).  [B. F.]

 

[1] Joséphin Péladan, Istar, cinquième roman de La Décadence latine (Éthopée), texte établi, présenté et annoté par Samuel Kunkel, Paris et Tusson, Société des Amis d’Alfred Jarry et Du Lérot éditeur, « Romans fin-de-siècle / Romans d’avant-garde », 2024.

[2] Voir ma bibliographie des traductions de Vies imaginaires en anglais, dans Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 16, 2023, p. 161-162 et 171-172.

 

 

Traduction d’articles sur Villon et les Coquillards
par Gernot Krämer (Schreibheft, 2024)

Marcel Schwob, « Die Coquillards und François Villon », « Der Jargon der Coquillards im Jahre 1455 », traduits du français par Gernot Krämer, Schreibheft. Zeitschrift für Literatur, n° 102, Essen, Rigodon Verlag, février 2024, p. 63-70 et 71-78.

 

Gernot Krämer est connu pour ses traductions en allemand d’œuvres de Guillaume Apollinaire, de Barbey d’Aurevilly, de Julien Gracq, de Joris-Karl Huysmans et de Marcel Schwob. Auteur d’une thèse sur ce dernier (Marcel Schwob, Werk und Poetik, Bielefeld, Aisthesis Verlag, 2005) et d’une traduction en allemand de Cœur double et du Voyage à Samoa[1], cet éminent schwobien a publié en 2024 une traduction de deux articles critiques de l’écrivain dans la revue de littérature Schreibheft. Il s’agit de textes consacrés à l’argot des Coquillards et aux relations entre cette bande de malfaiteurs et le poète François Villon[2] :

– « Les Coquillards et François Villon », minute d’une lecture faite à l’Académie des Inscriptions, le 2 avril 1890 ; publication posthume par Pierre Champion dans : Marcel Schwob, François Villon, Rédactions et Notes, Imprimerie de J. Dumoulin, 1912, p. 65-77.

– « Le Jargon des Coquillards[3] en 1455 », publié originellement dans les Mémoires de la Société de Linguistique de Paris (tome septième, 2e et 3e fascicules, 1890 et 1891, respectivement p. 168-183 et 296-320 ; rééd. Émile Bouillon, 1892).

Gernot Krämer a privilégié la première partie de cet article et les nombreuses notes de Schwob, laissant de côté les « Extraits du procès des Coquillards » et le « Glossaire du jargon de la Coquille[4] ».

Les deux textes sélectionnés s’inscrivent dans un dossier sur les six ballades en jargon de François Villon, publiées dans leur version originale et dans une traduction en allemand et en slang. Elles sont assorties de l’essai de Robert Louis Stevenson, « François Villon, student, poet and housebreaker » et d’autres articles critiques dont ceux de Schwob[5].

Au travers des écrits du jeune érudit (âgé alors de vingt-trois ans seulement), le lecteur germanophone est convié à une enquête philologique menée à partir du Procès des Coquillards en 1455, à Dijon, et au réexamen des poèmes de Villon en jargon, à la lumière de l’argot des malfaiteurs. Mais ces études de linguistique et d’histoire littéraire fournissent un autre plaisir : celui de se replonger dans l’atmosphère des contes de Schwob qui se déroulent au xve siècle et d’y retrouver certaines silhouettes des vies imaginaires d’Alain le Gentil et de Katherine la Dentellière. [B. F.]

 

[1] Marcel Schwob, Das gespaltene Herz, traduit et présenté par Gernot Krämer, Berlin, Elfenbein Verlag, 2005 ; Marcel Schwob, Manapouri, Reise nach Samoa 1901-1902, édition, traduction et postface de Gernot Krämer, Berlin, Elfenbein Verlag, 2017. Manapouri a reçu en octobre 2018 le premier prix récompensant les réalisations des maisons d’édition indépendantes en Allemagne.

[2] Les références des textes données par Gernot Krämer ne sont pas satisfaisantes.

[3] Schwob orthographie toujours « Coquillars » sans d, dans l’article original.

[4] Ces textes ont été recueillis plus tard dans Les Œuvres complètes de Marcel Schwob éditées par Pierre Champion (Mélanges d’Histoire littéraire et de Linguistique, vol. VII, 1928) et plusieurs fois republiés depuis, dans une leçon parfois différente (voir Marcel Schwob, Œuvres, texte établi et présenté par Sylvain Goudemare, Paris, Phébus, « libretto », p. 901-955).

[5] En fin de volume, une brève présentation de Marcel Schwob met surtout l’accent sur son activité de traducteur et évoque sommairement les traductions de son œuvre en langue allemande. Le texte de Jorge Luis Borges sur Vies imaginaires accompagne cette notice bibliographique.

 

Une anthologie de traductions anciennes
de contes de Schwob en japonais (2023)

La Porte des rêves, Chefs-d’œuvre de Marcel Schwob dans leur meilleure traduction, Tokyo, Kokusho-Kankōkaï, 2023, 311 p.

Le titre La Porte des rêves de cette publication est emprunté à l’anthologie de Marcel Schwob (Paris, Les Bibliophiles indépendants, Henry Floury, 1899), mais au lieu de reproduire son contenu (il n’y a que trois contes qui leur sont communs), il réunit, selon le goût de l’éditeur Isozaki Jun’ichi, vingt œuvres schwobiennes dans leurs versions japonaises d’autrefois, à savoir celles antérieures aux Œuvres complètes publiées à la même maison d’édition en 2015 ; la plus ancienne (« Récit du goliard »), due au poète et traducteur Uéda Bin (1874-1916), date de 1913 (paru dans Mita Bungaku, février 1913, p. 163-166). Le sous-titre du recueil se réfère à leur style archaïque.

On y trouve cinq contes de Cœur double : « Le Train 081 » par le pionnier des études françaises Suzuki Shintarō (1895-1970), « Le Conte des œufs » et « Le Dom » par le polygraphe Yanomé Gen’ichi (1896-1970), « Un squelette » par le poète et collectionneur Aoyagui Mizuho (1899-1971) et « Les Striges » par le germaniste Tanemura Suehiro (1933-2004) ; – six contes du Roi au masque d’or : « L’Incendie terrestre » et « Le Sabbat de Mofflaines » par Yanomé Gen’ichi, « Les Embaumeuses », « Les Milésiennes » et « La Cité dormante » par le romancier Hikagué Jōkichi (1908-1991), et « Le Roi au masque d’or » par le mallarméen Matsumuro Saburō (1926-2007) ; – quatre récits de La Croisade des enfants : « Récit du lépreux », « Récit du pape Innocent III » et « Récit du goliard » par Uéda Bin, le même « Récit du goliard » par le poète Horiguchi Daigaku (1892-1981), et « Récit de trois petits enfants » dans deux versions : celle du poète et angliciste Hinatsu Kōnosuké (1890-1971) et celle du francisant Yamanoüchi Yoshio (1894-1973) ; – et enfin cinq contes de Vies imaginaires : « Sufrah, géomancien » par Yanomé Gen’ichi, « Empédocle, dieu supposé », « Cratès, cynique », « Pétrone, romancier » et « Paolo Uccello, peintre » par le rabelaisien Watanabé Kazuo (1901-1975), et à titre de comparaison, les mêmes « Empédocle » et « Paolo Uccello », selon la traduction de Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987), mais celui-ci n’en donne que le début.

Comme les contributeurs sont tous des hommes de lettres bien connus dans le pays, un japonisant pourra apprécier leur version en la collationnant avec celle des Œuvres complètes de 2015. [Takeshi Matsumura]

 

Nouvelles traductions de textes de/sur Schwob
dans La Antorcha Magacín (Chili, 2023)

Nouvelles traductions de textes de et sur Marcel Schwob dans La Antorcha Magacín, revue en ligne publiée au Chili.

 

Marcel Schwob, « Los Señores Burke y Hare. Asesinos », traducción de Jorge Luis Borges, La Antorcha Magacín, n° 13, Valparaíso [Chili], 2 mai 2023.

https://laantorchamagacin.com/2023/05/02/los-senores-burke-y-hare-asesinos/

 

Marguerite Moreno, « Marcel Schwob », traducción de Eduardo    Cobos, La Antorcha Magacín, n° 15, Valparaíso [Chili], 20 août 2023.

https://laantorchamagacin.com/2023/08/20/marcel-schwob-2/

 

Après la traduction de plusieurs textes tirés de Vies imaginaires et leur parution dans des revues chiliennes en ligne, ainsi que dans une plaquette illustrée par des gravures sur bois de Germán Araya [1], l’écrivain et traducteur Eduardo Cobos poursuit son activité éditoriale autour de Marcel Schwob, en proposant dans la revue qu’il dirige, La Antorcha Magacín, de nouvelles traductions. Il s’agit de la première des cinq vies imaginaires publiées dans la Revista multicolor de los sábados (n° 4, Buenos Aires, 2 septembre 1933, p. 1) et de l’article de Marguerite Moreno sur Schwob publié dans La Statue de sel [1928], puis dans Souvenirs de ma vie, Paris, Éditions de Flore, 1948, p. 76-77. [B. F.]

 

[1] Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 13, 2020, p. 186 ; n° 14, 2021, p. 197 ; n° 15, 2022, p. 198-199.

Traduction de Spicilège
aux États-Unis (2022)

Marcel Schwob, Spicilege, Translated, with an introduction by Alex Andriesse, Cambridge (Massachussets, USA), Wakefield Press, 2022, 224 p.

En 2022, les éditions Wakefield ont ajouté à leur catalogue un cinquième volume de Marcel Schwob, la traduction en anglais de Spicilège (1896). Cette maison d’édition fondée en 2009 par Marc Lowenthal et Judy Feldmann s’attache à traduire des auteurs et des textes méconnus ou d’avant-garde. Les quatre premières traductions de livres de Marcel Schwob (The Book of Monelle, 2012 ; The King in the Golden Mask, 2017 ; Imaginary Lives, 2018 ; The Children’s Crusade, 2018) ont déjà fait l’objet d’une recension [1]. [B. F.]

 

[1] Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 5, 2012, p. 201 ; n° 10, 2017, p. 158 ; n° 13, 2020, p. 185.

 

Traduction en estonien de Vies imaginaires (2023)
et du Livre de Monelle (1994)

Le Livre de Monelle et Vies imaginaires traduits en estonien.

 

La première traduction de Vies imaginaires en estonien a été publiée en 2023, aux éditions Loomingu Raamatokogu, à Tallinn. Le livre est complété par la vie de Morphiel, des notes du traducteur et une préface qui dresse le portrait de l’auteur et de son œuvre. L’éditeur a également publié en 1994, une traduction du Livre de Monelle. [B. F.]

 

Marcel Schwob, Kujuteldavad elud [Vies imaginaires], traduction et notes de Malle Talvet, préface de Tiit Alekseev, Tallinn, Loomingu Raamatokogu, n° 14-15, 2023, 104 p. Disponible également en e-book.

 

 

Marcel Schwob, Monelle’I ramaat [Le Livre de Monelle], traduction et postface de Lore Listra, Tallinn, Loomingu Raamatokogu, n° 12-13, 1994, 62 p.

 

Traduction en anglais du conte « Les Sans-Gueule »
dans une anthologie de nouvelles françaises (2022)

The Penguin Book of French Short Stories. From Marguerite de Navarre to Marcel Proust (volume 1). From Colette to Marie Ndiaye (volume 2), edited by Patrick McGuinness, London, Penguin Classics, 2022.

 

Spécialiste de la littérature de la fin du XIXe siècle, auteur d’une Anthologie de la poésie symboliste et décadente (Les Belles Lettres, 2009), romancier et poète, Patrick McGuinness est connu des lecteurs de Marcel Schwob pour sa préface aux Œuvres de l’écrivain (Les Belles Lettres, 2002).

En 2022, il a publié une anthologie en anglais de nouvelles d’auteurs et d’autrices de langue française, depuis le Moyen Âge (Philippe de Laon) jusqu’à nos jours (Virginie Despentes) mais la période antérieure à 1800 est peu représentée. Marcel Schwob est l’un des quarante-trois novellistes présents dans le premier volume, aux côtés d’autres écrivains fin-de-siècle (Renard, Huysmans, Mirbeau, Richepin, Rodenbach, Lorrain, Rachilde, Fénéon, Laforgue, Léon Daudet). Patrick McGuinness a privilégié l’hétérogénéité en traduisant des classiques de la littérature française (« Claude Gueux » de Hugo, « Un cœur simple » de Flaubert, « La Vénus d’Ille » de Mérimée et « Le Horla » de Maupassant) et des œuvres bien moins célèbres (« Le Fantôme » de Jean-Pierre Camus, « Un rêve » de Xavier Forneret). En proposant un des contes de Cœur double, « Les Sans-Gueule » (« The Sans-Gueules [sic] », vol. 1, p. 434-438), Patrick McGuinness a peut-être souhaité piquer la curiosité du lecteur anglophone – celle du « chirurgien anglais [qui] fut surpris du cas, et y prit intérêt », écrit Schwob dans le récit.

Il est toujours difficile de présenter l’œuvre d’un auteur au travers d’un seul de ses textes. Dans le cas de Schwob, plusieurs choix étaient possibles : une nouvelle fantastique (« L’homme voilé »), un conte symboliste (« Le Roi au masque d’or ») ou une vie imaginaire (« Lucrèce »). Le parti pris de Patrick McGuinness est judicieux : « Les Sans-gueule » est un véritable défi herméneutique, un conte inclassable, mêlant tragédie et parodie, pathétique et humour noir, réalisme et grotesque. Très représentatif du récit bref schwobien, ce texte est un des chefs-d’œuvre de l’auteur. [B. F.]

 

Traductions de textes de/sur Schwob
dans La Antorcha Magacín (Chili, 2021-2022)

Eduardo Cobos et Adolfo Vera, traductions de textes de et sur Marcel Schwob dans La Antorcha Magacín, revue en ligne publiée au Chili.

 

Après la traduction de plusieurs récits tirés de Vies imaginaires et leur parution dans des revues chiliennes en ligne, ainsi que dans une plaquette élégante, l’écrivain et traducteur Eduardo Cobos a poursuivi en 2021-2022 son activité éditoriale autour de Schwob, en proposant dans la revue qu’il dirige, La Antorcha Magacín, de nouvelles traductions, ainsi qu’une autre, signée par Adolfo Vera, professeur à l’Université de Valparaíso et grand connaisseur de Marcel Schwob. On trouvera ici une bibliographie de tous ces textes de et sur Schwob. [B. F.]

 

Remy de Gourmont, « Marcel Schwob », traducción y notas de Eduardo Cobos, La Antorcha Magacín, n° 2, Valparaíso [Chili], 1er août 2021.

https://laantorchamagacin.com/2021/08/01/marcel-schwob/

 

Marcel Schwob, « Cyril Tourneur, poeta trágico », traducción de Eduardo Cobos, La Antorcha Magacín, n° 3, Valparaíso [Chili], 4 octobre 2021.

https://laantorchamagacin.com/2021/10/04/cyril-tourneur-poeta-tragico/

 

Bruno Fabre, « Unas vidas insólitas. Schwob y sus Vidas imaginarias », traducción de Eduardo Cobos, La Antorcha Magacín, n° 4, Valparaíso [Chili], 6 décembre 2021.

https://laantorchamagacin.com/2021/12/06/https-wordpress-com-post-laantorchamagacin-com-3244/

 

Marcel Schwob, « Empédocles, Dios supuesto », traducción y nota editorial de Adolfo Vera, La Antorcha Magacín, n° 6, Valparaíso [Chili], 19 avril 2022.

https://laantorchamagacin.com/2022/04/19/empedocles-dios-supuesto/

 

Marcel Schwob, « Séptima, Encantadora », traducción de Eduardo Cobos, gravure sur bois de Germán Araya, La Antorcha Magacín, n° 10, Valparaíso [Chili], 15 décembre 2022.

https://laantorchamagacin.com/2022/12/15/septima-encantadora/

 

 

9 contes du Roi au masque d’or
illustrés par Michael Hutter (2021)

Marcel Schwob, The King in the Golden Mask and other stories, traduction de Iain White, illustrations de Michael Hutter, édition de Jonas J. Ploeger, Zagava, s. l. [Allemagne], 2021, 88 p.

 

La maison d’édition Zagava, très confidentielle et apparemment installée en Allemagne, « vise à publier et à distribuer des livres produits selon les normes les plus élevées […]. Les livres de Zagava transcendent les frontières de l’étrange, du surnaturel, du décadent et du mystique. » Le catalogue en ligne de cet éditeur-libraire indépendant propose une anthologie de neuf contes tirés du Roi au masque d’or, dans la traduction qu’en a donné Iain White en 1982 (The King in the Golden Mask and other stories, Manchester, Carcanet New Press). Au récit qui donne son titre au recueil s’ajoutent « La Mort d’Odjigh », « Les Embaumeuses », « La Peste », « Les Milésiennes », « Le Sabbat de Mofflaines », « Blanche la sanglante », « La Flûte » et « La Cité dormante ». Chaque conte est orné d’un dessin placé en frontispice, en noir et blanc et en pleine page. Tous sont signés par l’artiste Michael Hutter, à qui l’on doit aussi la couverture en couleur. La plupart de ces dessins développent librement la dimension fantastique des contes de Schwob : une méduse géante passe dans le ciel au-dessus de l’embaumeuse, à califourchon sur le sexe de sa victime ; un immense soleil représenté sous la forme d’un virus (allusion à la pandémie de 2020 ?) surplombe les personnages de « La Peste » ; la cité dormante montre une architecture fantasmatique dont la plus haute tour est surmontée d’une tête sans corps se découpant dans le disque de la lune. Plusieurs qualités d’édition de ce livre, uniquement diffusé par Zagava, sont proposées à la vente : une belle édition courante (17×28 cm), une autre numérotée et tirée à 176 exemplaires (19×31 cm), une troisième, luxueuse, tirée à 24 exemplaires, reliée en cuir et signée par l’artiste, et une dernière édition dite d’artiste, tirée également à 24 exemplaires et livrée avec un dessin original. [B. F.]

Pour toute commande : www.zagava.de 

 

The Assassins and other Stories / Double Heart
chez l’éditeur anglais Snuggly Books (2020)

Marcel Schwob, The Assassins and other Stories, translated and with an introduction by Sue Boswell, Snuggly Books, 2020, 142 p.

 

La maison d’édition anglaise Snuggly Books (Livres douillets) qui semble faire mystère de son siège – aucune indication trouvable ni dans le présent livre ni sur internet – met l’accent apparemment sur la littérature fin de siècle voire décadente ou fantastique. Nombre de livres de Jean Lorrain, Catulle Mendès, Éric Stenbock, Arthur Machen, Joris-Karl Huysmans, Léon Bloy, Renée Vivien et d’autres en témoignent. C’est dans ce contexte que s’insère la traduction de dix-neuf contes non-recueillis de Schwob par Sue Boswell qui a travaillé, entre autres, comme traductrice pour la Wiener Library for the Study of the Holocaust and Genocide à Londres. Dans son introduction, elle présente d’abord Schwob en esquissant brièvement le lacis de ses relations littéraires et sa position particulière en tant que poète érudit dans l’évolution du genre de la nouvelle, puis donne un bref aperçu des textes qui suivent en soulignant la polyvalence de l’auteur par rapport aux sujets et à la technique narrative. Les récits sont classés par ordre chronologique, de « Poupa », fragment d’un roman de jeunesse inachevé, jusqu’à « Towards Utopia » (Dialogues d’Utopie), tous les deux inédits du vivant de Schwob. Les autres, couvrant la période de 1889 à 1895, avaient tous paru dans des journaux, le plus souvent dans L’Écho de Paris. Il s’agit d’un enrichissement important de la liste des traductions de Schwob en d’autres langues, de même que l’édition de Cœur double que Snuggly Books vient de publier sous le titre :

Double Heart, translated by Brian Stableford, Snuggly Books, 2020, 290 p.

[Gernot Krämer]