Marcel Schwob, O libro de Monelle, tradución e notas de Xoán Abeleira, A Coruña [La Corogne], Medulia, 2024.
Xoán Abeleira (né à Maracay, au Venezuela, en 1963) est poète, polygraphe, plasticien, compositeur et interprète de ses chansons. Il est connu aussi pour ses nombreuses traductions en castillan ou en galicien : Illuminations d’Arthur Rimbaud, poèmes d’auteurs surréalistes et, tout récemment, Le Livre de Monelle de Marcel Schwob[1].
O libro de Monelle est enrichi du conte « Les Milésiennes » (Le Roi au masque d’or), auquel « L’Insensible », un des récits des « Sœurs de Monelle », fait allusion. L’illustration de couverture, créée par Xoán Abeleira, est un collage/inversage – selon l’expression de son auteur – réalisée en hommage à Robert Desnos et Marcel Schwob. La figure féminine et le titre (en français) de l’œuvre, « À la mystérieuse », évoquent l’apparition fantomatique et la silhouette troublante et fugace de Monelle. La quatrième de couverture comporte une longue citation de l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas[2], rappelant les nombreux auteurs influencés par Schwob, en particulier dans le monde hispanophone.
L’intérêt majeur de cette parution, outre la traduction nouvelle d’un livre de Schwob en galicien, réside dans les commentaires en fin de volume qui font de cette publication la première édition critique du Livre de Monelle. Les notes de Xoán Abeleira portent sur ses choix de traduction[3] et proposent des rapprochements inédits, notamment avec les textes de la spiritualité bouddhiste. L’ensemble procède à la fois d’une traduction rigoureuse et de la vision très personnelle du livre de Schwob par un artiste-poète d’aujourd’hui. [B. F.]
[1] C’est le deuxième livre de Marcel Schwob à être traduit en galicien, après deux traductions de Vies imaginaires parues en 2017. Voir Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 16, 2023, p. 165.
[2] Cette citation est tirée d’un article de l’écrivain, « Sobre todo lean a Schwob » [Lisez surtout Schwob], publiée dans El País, le 24 mars 2017.
[3] Xoán Abeleira a eu l’amabilité d’intégrer à ses notes ses échanges épistolaires avec la Société Marcel Schwob. Nous l’en remercions.