Correspondance

Cette page propose :
– 2 bibliographies de la correspondance de Schwob éditée à ce jour (jusqu’à 1985 par J. A. Green / depuis 1985 par B. Fabre)
– des liens vers des institutions ayant numérisé des lettres à/de Schwob
– des reproductions de lettres autographes
– des transcriptions de lettres reçues et envoyées

Correspondance de Marcel Schwob et Paul Claudel
par Bruno Fabre (2021)

Bruno Fabre, « Marcel Schwob et Paul Claudel : une amitié singulière », Bulletin de la Société Paul Claudel, « Premières correspondances », n° 232, Paris, Classiques Garnier, 2020, p. 9-43.

 

Bruno Fabre présente, annote et publie, avec une grande richesse documentaire, deux lettres de Marcel Schwob à Paul Claudel et dix-neuf lettres et cartes de Paul Claudel à Marcel Schwob et à son épouse Marguerite Moreno. Cette correspondance – du moins ce qui en est retrouvé – est ici donnée pour la première fois dans son intégralité (Pierre Champion n’avait publié que des extraits).

Dès les débuts de leur connaissance en 1883-1885 au lycée Louis-le-Grand, jusqu’à la mort de Schwob, ce qui deviendra une amitié personnelle et intellectuelle se fortifiera au gré des rencontres, assez rares cependant, mais fructueuses quant à la résonance mutuelle des œuvres. Le prêt par André Gide de son exemplaire de Tête d’Or (fin 1891) conduit Schwob à écrire à Claudel à la fois sa « très haute admiration pour ce drame » et sa répulsion (le drame ne correspond pas à l’univers personnel de Schwob) mais néanmoins son adhésion à l’œuvre « en raison de ses réminiscences eschyléennes, de son écriture palimpseste, de son style coloré et violent, caractéristique du drame élisabéthain et de la tragédie grecque qu’il affectionnait ». Schwob fait lire aussi cette pièce, puis La Ville, à Octave Mirbeau, collaborateur comme lui à L’Écho de Paris où il défend les œuvres contemporaines qui lui plaisent. Il conseille vivement la lecture de ces deux pièces à son ami le philologue hollandais Willem G. C. Byvanck, qui écrira quelques-uns des meilleurs articles sur le jeune Claudel – trait qui marque la générosité partagée de ces écrivains. Cette correspondance rappelle également l’amitié entre Schwob et Camille Claudel dont les sculptures puissantes l’enthousiasment.

Il est regrettable que seules deux lettres de Schwob à Claudel soient connues, car la lecture en miroir des lettres de Claudel à Schwob et à Marguerite Moreno laisse entendre combien les lettres de Schwob manifestaient son bonheur à lire et à découvrir l’œuvre de Claudel, œuvre dont il admire la nouveauté et la force stylistique au service de la puissance du propos, bien que Schwob n’ait jamais écrit d’article de critique sur l’œuvre de Claudel. En revanche, Claudel, « malgré des lettres élogieuses, a davantage exprimé son affection pour un être généreux qu’un véritable attrait pour des livres qui ne le rendaient pas pleinement enthousiaste », ce qui définit sa « place singulière dans le réseau de leurs amitiés ». [Jean-Louis Meunier]

Une lettre de Schwob à Henry-D. Davray (coll. part.)
publiée dans Spicilège 13 (2020)

Lettre autographe de Marcel Schwob à Henry-D. Davray

collection particulière

 

La Société Marcel Schwob remercie le collectionneur,

membre de la Société Marcel Schwob,

d’avoir autorisé la publication de cette lettre sur ce site.

 

Cette lettre a été reproduite et transcrite dans :

 

Agnès Lhermitte, « Henry-D. Davray et Marcel Schwob : lettres inédites », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 13, Paris, Société Marcel Schwob, 2020, p. 127-156.

 

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Willy, Lettres à Marcel Schwob
par Éric Walbecq (2019)

Willy (Henry Gauthier-Villars), Lettres à Marcel Schwob, édition présentée et annotée par Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot éditeur, 2019, 96 p.

 

Après la publication des Lettres à Marcel Schwob de Jean Lorrain (Du Lérot, 2006), Éric Walbecq a réuni les lettres de Willy à Marcel Schwob, issues de l’ancienne collection de Pierre Champion et conservées à la Bibliothèque municipale de Nantes. Composé de cinquante-trois lettres, cartes et billets, la plupart inédits, envoyés par Willy entre 1891 et 1897, l’ensemble est enrichi de quelques lettres de Schwob (deux à Willy, une à Francis Vielé-Griffin) et de quelques autres correspondants, d’un compte rendu de Willy du premier livre de Schwob sur l’argot. L’ouvrage est illustré d’un cahier iconographique et de plusieurs documents rares, provenant de la collection personnelle d’Éric Walbecq, notamment des dessins d’hommes de lettres croqués par Ernest La Jeunesse (Jules Renard, Catulle Mendès et Marcel Schwob) dans un des exemplaires sur japon de son livre Les Nuits, les ennuis et les âmes de nos plus notoires contemporains (1896). L’annotation des lettres est précise et l’introduction précieuse à plus d’un titre : fin connaisseur de l’œuvre de Willy, Éric Walbecq fait non seulement le point sur une relation méconnue mais apporte aussi quantité d’informations sur d’autres figures contemporaines (Mme Arman de Caillavet, Paul Masson, Colette). Éric Walbecq souligne la grande amitié, la confiance et l’admiration de Willy pour son jeune ami (Schwob a vingt-trois ans au début de leur relation, lui en a trente et un), les points de convergence et les parallèles entre leur existence, marquée notamment par le deuil de leurs jeunes compagnes, mortes presque en même temps. Cette relation renforcée par les liens entre les deux couples qu’ils formèrent avec Marguerite Moreno et Colette, elles-mêmes très complices, fut cependant fragilisée à partir de l’adhésion de Willy à la Ligue de la Patrie française. On attend désormais que soient publiées les lettres inédites de Colette à Schwob conservées également à la Bibliothèque municipale de Nantes, lesquelles témoignent aussi de l’affection partagée de ce couple pour Marcel Schwob, ce « souple génie [qui] se meut dans l’incroyable et le surnaturel » (Willy), « cette sorte d’étoile magnifique et sombre » (Colette).  [B.F.]

 

Une lettre de Schwob à Arthur Roguenant (coll. part.)
publiée dans Spicilège 11 (2018)

Lettre autographe de Marcel Schwob à Arthur Roguenant

collection particulière

 

La Société Marcel Schwob remercie le collectionneur,

membre de la Société Marcel Schwob,

d’avoir autorisé la publication de cette lettre sur ce site.

 

Cette lettre a été reproduite et transcrite dans :

 

Bruno Fabre, « Une lettre inédite de Marcel Schwob à Arthur Roguenant », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 11, Paris, Société Marcel Schwob, 2018, p. 155-157.

 

Jean Lorrain, Lettres à Marcel Schwob
par Éric Walbecq (2006)

Jean Lorrain, Lettres à Marcel Schwob et autres textes, édition établie et annotée par Éric Walbecq, Tusson (Charente), Du Lérot, 2006, 112 p.

Ouvrage tiré à 250 exemplaires, chacun comportant la reproduction d’une affichette publicitaire pour L’Écho de Paris.

Après trois volumes de Correspondance de Jean Lorrain (avec Edmond de Goncourt, avec Huysmans et avec Colette), Éric Walbecq poursuit son entreprise en publiant les lettres de l’écrivain à Marcel Schwob, achetées par la Bibliothèque municipale de Nantes lors de la vente publique de la collection de Pierre Champion en décembre 1998. On ne peut que se réjouir de cette édition qui témoigne du regain d’intérêt actuel pour Marcel Schwob. Parfait conteur, ce dernier préférait les plaisirs de la lecture à ceux de la correspondance, d’où une moisson assez pauvre de ses propres missives. Sur la trentaine de lettres et billets présentés, trois seulement sont de Schwob contre vingt-huit de Lorrain, inédits. L’iconographie présente trois portraits de Lorrain, aucun de Schwob. Il faut se contenter d’une gravure de Marguerite Moreno, son épouse, et d’une photographie de Catulle Mendès – cible de la plume acerbe de Lorrain – auprès de qui Schwob dirigea le Supplément littéraire de L’Écho de Paris de mai 1891 à août 1893. Un compte rendu du Roi au masque d’or (« Fleurs de rêve »), trois contes de Lorrain et « Le Sabbat de Mofflaines » de Schwob, dédiés à l’autre, enrichissent cette édition.

Soigneusement annotées, ces lettres couvrent les quatre années où Schwob publie ses chefs-d’œuvre, de 1892 jusqu’au début de l’affaire Dreyfus, qui semble avoir distendu la relation entre les deux écrivains. Mots de condoléances à l’occasion du décès du père de Schwob, puis de Vise, sa maîtresse, remerciements pour dédicace, invitations et propositions de sorties (à Billancourt, aux fêtes foraines des Invalides et de Saint Cloud), ainsi que deux lettres envoyées du Maghreb, constituent la substance de cette correspondance. L’ensemble permet de replacer cette amitié dans le cadre des relations des collaborateurs de L’Écho de Paris, où les deux écrivains donnèrent de nombreux contes. Schwob fut souvent convié par Lorrain à Auteuil, avec Régnier, Barrès, France, mais aussi Mirbeau, Léon Daudet et Henry Bataille. Il présenta Valéry à Lorrain et servit d’intermédiaire entre son ami et Wilde, dont il fut le « pilote » parisien et le « cornac ». Deux articles de Lorrain éclairent sa rencontre avec Wilde et Schwob, à laquelle France et Bauër assistèrent. Schwob était attentif aux écrits de Lorrain, lequel ne cherchait pas seulement à entretenir de bons rapports avec son collègue de L’Écho mais louait sa prose et s’en inspirait parfois. « Je continue de vous voler » lui avoue-t-il. Quelques allusions montrent une vraie connivence entre les deux hommes, amateurs de réalités insolites. Mais le portrait de Schwob qui se dégage de ces lettres révèle davantage les propres obsessions de Lorrain : l’auteur de La Croisade des enfants et de Vies imaginaires ne saurait être réduit à un individu « friand de cauchemars et d’épouvante », aux « instincts malsains et [aux] curiosités coupables ». Cette image déformée de l’écrivain fait songer à ces histoires de la littérature où, souvent associé à Lorrain, Schwob fut réduit à un conteur fantastique, comme dans cette caricature des deux hommes par Ernest La Jeunesse, « Chands d’cauchemars », donnée en annexe du livre.

[Compte rendu publié par Bruno Fabre dans les Cahiers Octave Mirbeau, n° 14, 2007, p. 273-274].

Lorrain