Les éditions Sillage font entrer Mimes de Marcel Schwob dans leur catalogue, lequel vient rejoindre son ami Stevenson et son épigone Mac Orlan, bien représentés chez cet éditeur de textes littéraires originaux, méconnus ou introuvables. Dans une présentation élégante, conforme à l’édition du texte publié dans La Lampe de psyché, recueil de recueils d’inspiration symboliste conçu par l’auteur en 1903, les vingt et un mimes encadrés de leur prologue/épilogue sont assortis d’une longue « Note sur le texte », non signée, qui rappelle avec précision les sources et la genèse d’une œuvre qui connut deux publications originales, sous forme de fac-similé du manuscrit de Schwob, calqué sur celui d’Hérondas (Mercure de France, 1893) et l’édition courante (Mercure de France, 1894). Suivent la traduction des mots grecs présents dans les poèmes, des repères biographiques et une bibliographie sélective sur l’auteur plutôt que sur Mimes. En rééditant cette œuvre mésestimée de Marcel Schwob au format de poche et à l’exclusion de tout autre texte de l’auteur – c’est une première en France –, les éditions Sillage redonnent à ce petit chef-d’œuvre de poésie en prose, ciselé à la lueur des torches et lumignons antiques (Hérondas, Longus, Aristophane, Catulle, Pétrone,…), toute son importance et sa valeur. [B.F.]
Marcel Schwob, Mimes, Paris, éd. Sillage, 2014, 64 p., 6,50 €.