Réédition du conte « Les Portes de l’opium »
Écrits stupéfiants (2019)

Marcel Schwob, « Les portes de l’opium », dans Cécile Guilbert, Écrits stupéfiants, Drogues & littérature d’Homère à Will Self, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2019, 1440 p., p. 211-216.

 

Cette anthologie de plus de mille trois cents pages offre un panorama impressionnant de textes et d’auteurs de l’Antiquité à nos jours, évoquant la consommation de substances psychotropes telles que l’opium, la morphine, l’héroïne, le cannabis, les substances psychédéliques, l’éther, la cocaïne, le crack ou l’ecstasy. Auteur du conte « Les Portes de l’opium » (Cœur double), Marcel Schwob apparaît comme l’un des nombreux auteurs de son époque à avoir été inspiré par l’opiomanie chère aux écrivains et aux voyageurs fin de siècle. La brève notice de présentation de l’auteur présente un Schwob éthéromane et « piqué » à la morphine, à l’estomac ruiné par les drogues mais la consommation des drogues par Schwob resterait à étudier plus précisément. L’image du « valétudinaire et reclus, […] délicat Marcel Schwob » confine à la légende d’un auteur avant tout addict à la lecture et drogué de livres et de textes. Le conte « Les Portes de l’opium », réédité ici intégralement, sent davantage la bibliothèque que la fumerie d’opium. [B. F.]