Un portrait de Schwob par Georges Hugo
exposition Gorges Hugo (10 nov. 2023 – 10 mars 2024)

Un portrait de Marcel Schwob par Georges Hugo

 

Exposition « Georges Hugo. L’art d’être petit-fils »

(10 novembre 2023 – 10 mars 2024)

 

Georges Hugo. L’art d’être petit-fils, Maison de Victor Hugo, Paris Musées, 2023, 120 p. Portrait de Marcel Schwob, p. 44.

 

La Maison Victor Hugo, à Paris, consacre une exposition-rétrospective au peintre et dessinateur Georges Hugo (1868-1925), petit-fils du poète. Parmi les œuvres présentées, un portrait de Marcel Schwob au fusain et gouache sur papier (24 x 16 cm) côtoie d’autres dessins de personnalités de l’époque, proches de l’artiste : l’homme politique Édouard Lockroy (second époux de la mère de Georges Hugo), le poète Théodore de Banville, les écrivains Paul Mariéton et Marcel Schwob. Les noms des modèles, graphiés par l’artiste, accompagnent les dessins.

Georges Hugo et Marcel Schwob ont entretenu une relation amicale pendant quelques années. De la même génération, ils se sont probablement rencontrés par l’intermédiaire de Léon Daudet, condisciple de Marcel et ami d’enfance de Georges dont il épouse la sœur en 1891. Les trois jeunes gens se fréquentent régulièrement à Paris. À l’été 1894, Marcel Schwob et Léon Daudet séjournent à Hauteville House, à Guernesey. Après le divorce de Léon Daudet et de Jeanne, Georges Hugo continue à correspondre avec Marcel Schwob. Quelques lettres conservées à la Bibliothèque municipale de Nantes témoignent d’une affection réelle mais qui n’a pas résisté au temps. Leurs retrouvailles fortuites, en 1905, seront sans suite, en raison de la mort de Schwob.

Dans le portrait de Schwob, l’écrivain est croqué sur le vif, avec une longue mèche de cheveux qu’on ne lui connaît guère que dans le dessin d’Ernest La Jeunesse pour « Chands d’cauchemars [1] » (octobre 1895) et sous la plume de Jules Renard : « mon ami Schwob, qui autrefois se rasait la tête jusqu’au sang, a maintenant sur le front un petit saule pleureur, noir, en cheveux plats, qui répond bien à l’état actuel de son âme triste » (Journal, 6 novembre 1894). Cette évocation permet de dater le dessin des années 1894-1895 et non de 1898, comme le suppose le catalogue de l’exposition. Cette année-là, Marcel Schwob a coupé sa mèche et porte moustache et bouc : c’est ainsi que Félix Vallotton a dessiné le « masque » de l’auteur, d’après une photographie [2]. [B. F.]

 

[1] Ernest La Jeunesse, « Chands d’cauchemars », Les Nuits, les Ennuis et les Âmes de nos plus notoires Contemporains, Nouvelle édition accrue d’un Avant-propos et de soixante croquis de l’auteur, Librairie académique Perrin et Cie, 1913 [1re éd. 1896], p. 217-224. Voir Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 10, 2017, p. 72-82.

 

[2] Remy de Gourmont, Le IIe Livre des Masques, xxiii portraits dessinés par Félix Vallotton, Paris, Mercure de France, 1898. Le masque de Marcel Schwob figure à la page 150.