Actualités

Rééditions de deux contes
de The King in The Golden Mask (2019)

Marcel Schwob, « The Death of Odjigh » « The Terrestrial Fire », The Big Book of Classic Fantasy, Edited by Ann et Jeff Vandermeer, Knopf Doubleday Publishing Group, 2019, 818 p.

En 2019, deux contes du Roi au masque d’or traduits par Kit Schluter (voir Spicilège n° 10, 2017, p. 158), « La Mort d’Odjigh » et « L’Incendie terrestre », ont été republiés dans une anthologie de récits fantastiques, The Big Book of Classic Fantasy. [B. F.]

Schwob Artaud Vasari
Vies de Paolo Uccello (2019)

Schwob Artaud Vasari, Vies de Paolo Uccello, Paris, éditions de l’éclat, 2019, 62 p.

 

Les éditions de l’éclat proposent une nouvelle publication de la onzième « vie imaginaire » de Marcel Schwob : celle de « Paolo Uccello, peintre ». Elle est ici accompagnée de la « vie » que lui avait consacrée au XVIe siècle le peintre Vasari, et de deux textes d’Antonin Artaud inspirés par celui de Schwob : « Paul les Oiseaux » (1924-25) et « Uccello, le poil » (1926). La préface de l’éditeur retrace l’histoire de la fascination exercée, de la Renaissance au surréalisme, par le chercheur obstiné de la perspective.

[A. L.]

 

Le Livre de Monelle
un des 100 courts chefs d’œuvre (2018)

Jean-Pierre Montal & Jean-Christophe Napias, 100 courts chefs d’œuvre, à lire en une heure, une soirée, une journée, le temps d’un voyage en train, Paris, La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 2018, 222 p.

Dans cette anthologie de notices invitant à découvrir ou à relire des œuvres littéraires d’une longueur de moins de cent cinquante pages, Jean-Pierre Montal et Jean-Christophe Napias proposent cent titres de fictions « disponibles en poche et en volume indépendant », en privilégiant les « livres bizarres » d’auteurs célèbres ou méconnus. Dans ce panthéon de la brièveté conçu pour les lecteurs découragés par les « gros livres », figure Le Livre de Monelle de Marcel Schwob, entre Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler et Le Vieux qui lisait des romans d’amour de Luis Sepúlveda. Assorti d’une présentation courte mais bien renseignée et d’une citation élogieuse de Maeterlinck, Le Livre de Monelle est qualifié avec humour de chef-d’œuvre à lire « en pleine crise mystique ». Nulle nécessité pourtant d’être dans cet état pour apprécier ce court chef-d’œuvre ! [B. F.]

 

Traduction des poèmes d’Aleister Crowley
Le dit de Rodin (2018)

Aleister Crowley, Le dit de Rodin, avec sept lithographies d’Auguste Clot d’après des aquarelles d’Auguste Rodin. Traduction française de Philippe Pissier, précédée de « 49 toasts pour un siècle qui s’éloigne » d’André Murcie, [Le Vigan], L’arachnoïde, 2018, 160 p.

Première traduction en français du recueil de poésies symbolistes Rodin in Rime d’Aleister Crowley, poète excentrique et maître ès sciences occultes à la réputation sulfureuse, Le dit de Rodin réunit les quarante-deux poèmes publiés par l’auteur en 1907, inspirés par les sculptures de l’artiste. Une longue préface sur la « rencontre exemplaire » de Rodin et de Crowley accorde une place significative à Marcel Schwob. Plusieurs appendices complètent la connaissance de la relation entre le poète et le sculpteur qui se fréquentèrent lors du séjour de Crowley à Paris en 1903 : ils se composent de onze lettres de Rodin à Crowley, de deux poèmes traduits par Marcel Schwob, de sept autres traduits en français par le poète et de l’interview de Crowley par Fernand Hauser parue dans La Presse le 3 avril 1903 (organisée chez Schwob, lequel servit d’interprète). C’est donc davantage autour de ces trois artistes (Crowley, Rodin et Schwob) que cet ouvrage a été conçu. Malgré quelques erreurs dans les dates, cette édition permet de faire découvrir la poésie de Crowley au lecteur français et propose un double dialogue des arts, entre poésie et sculpture d’une part, entre les poèmes et les dessins reproduits dans le livre, d’autre part. [B.F.]

À paraître : Bruno Fabre, « Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019.

Réédition du conte « Arachné » (Cœur double )
Dans la toile d’Arachné (2019)

Dans la toile d’Arachné, Contes d’amour, de folie et de mort,  textes réunis, commentés et traduits par Sylvie Ballestra-Puech et Evanghélia Stead, Grenoble, éd. Jérôme Millon, coll. « nOmina« , 2019, 728 p.

 

Le conte « Arachné », un des joyaux de Cœur double, est intégré à une anthologie ambitieuse : un choix de vingt et un textes en cinq langues, écrits entre 1842 et 1983, explore les avatars du mythe de la femme-araignée avec lequel joue la littérature européenne depuis les Métamorphoses d’Ovide. Les deux autrices, spécialistes du thème arachnéen, ont privilégié ici, en l’accompagnant de quelques poèmes, le genre de la nouvelle fantastique moderne où sont travaillées savamment, entre terreur et humour, les composantes fantasmatiques d’un mythe « mineur » mais sécrétant indéfiniment le piège de sa toile de mots. Le trouble naît du désir transgressif et morbide, des incertitudes de la réversibilité comme du réseau intertextuel fascinant qui rappelle la tapisserie de l’héroïne ovidienne. La fin de siècle, représentée dans le domaine français par Jean Lorrain, Rachilde et Marcel Schwob, recourt à l’araignée pour figurer la femme fatale, l’amante ou la mère dévoratrice. Les textes sont présentés en version originale, avec en regard une traduction inédite ou revue, et sont assortis de longues notices à la fois informatives et profondément analytiques. Celle qu’Évanghélia Stead consacre à « Arachné », reprise de l’article « Arachné : le fil, la chaîne et la trame » (Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui, Champ Vallon, 2002), éclaire magistralement l’art poétique de Schwob que ce conte illustre par sa charge symbolique comme par sa facture complexe. Le tissage étourdissant de ses motifs en fait non seulement un « conte d’amour, de folie et de mort », mais un « conte des contes ». [A. L.]

 

 

« Katherine la Dentellière » au lycée !
réédition d’une vie imaginaire (2019)

« Katherine la Dentellière, fille amoureuse » [Vies imaginaires], Français 2de Escales, sous la direction de Valérie Cabessa, Paris, Belin Éducation, 2019, p. 75-77.

 

Après l’entrée de « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » dans la prestigieuse collection de la « Bibliothèque de la Pléiade » (dans François Villon, Œuvres complètes, Gallimard, 2014, p. 564-566), cette vie imaginaire d’un protagoniste féminin des plus obscurs du recueil de Marcel Schwob vient d’être rééditée dans un des manuels scolaires tout récemment publiés à l’occasion des nouveaux programmes de Lettres au lycée.

Dans le manuel Français 2de Escales, chez Belin Éducation, « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » est l’une des quatre fictions brèves que les lycéens peuvent lire et étudier dans leur texte intégral (les trois autres sont de Marie de France, Guy de Maupassant et Romain Gary.) Illustrée d’œuvres plastiques d’artistes anonymes de l’époque médiévale, la vie imaginaire de Katherine la Dentellière s’inscrit dans une séquence intitulée « Vies ordinaires, vies romanesques », centrée sur l’étude de L’Assommoir. Elle se déploie sur trois pages – la première en regard d’un extrait de Madame Bovary – et précède un extrait de Vies minuscules de Pierre Michon. Le récit de Schwob apparaît comme un contrepoint du roman de Zola, en offrant un prolongement des vies tragiques de femmes ordinaires, celles de Gervaise et d’Emma, et la matière d’une réflexion sur le réalisme et la fiction biographique.

Excepté deux phrases (!) tirées de Cœur double dans le cadre d’un exercice sur « l’espace dans le récit » (Français, Au fil des textes, 2de, dir. Camille Dappoigny, hachette éducation, 2019, p. 363), les manuels scolaires conçus dans le cadre de la réforme des programmes de 2019 continuent de passer sous silence le nom de Schwob. La publication du texte intégral de « Katherine la Dentellière » dans un manuel scolaire destiné aux lycéens apparaît donc comme un événement. Rendons hommage à la belle initiative de Valérie Cabessa, directrice scientifique de l’ouvrage et amatrice de l’œuvre de Marcel Schwob. Un défi lancé à l’éditeur et une grande victoire ! [B. F.]

 

Mise en scène du « Roi au masque d’or »
Festival de Caves (mai-juin 2019)

Dans le cadre de la 14e édition du Festival de Caves, le conte « Le Roi au masque d’or » est mis en spectacle pour 25 représentations, en région (entre le 11 mai et le 28 juin 2019) et à Paris (les 4, 5 et 6 juin 2019).

 

Mise en scène : Etienne Pommeret, assisté de Pauline Bléron

Avec : Anaïs Mazan

Costumes : Louise Yribarren

Coproduction Cie C’est pour bientôt

 

Renseignements et réservations :

 

Le Roi au masque d’or

Willy, Lettres à Marcel Schwob
par Éric Walbecq (2019)

Willy (Henry Gauthier-Villars), Lettres à Marcel Schwob, édition présentée et annotée par Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot éditeur, 2019, 96 p.

 

Après la publication des Lettres à Marcel Schwob de Jean Lorrain (Du Lérot, 2006), Éric Walbecq a réuni les lettres de Willy à Marcel Schwob, issues de l’ancienne collection de Pierre Champion et conservées à la Bibliothèque municipale de Nantes. Composé de cinquante-trois lettres, cartes et billets, la plupart inédits, envoyés par Willy entre 1891 et 1897, l’ensemble est enrichi de quelques lettres de Schwob (deux à Willy, une à Francis Vielé-Griffin) et de quelques autres correspondants, d’un compte rendu de Willy du premier livre de Schwob sur l’argot. L’ouvrage est illustré d’un cahier iconographique et de plusieurs documents rares, provenant de la collection personnelle d’Éric Walbecq, notamment des dessins d’hommes de lettres croqués par Ernest La Jeunesse (Jules Renard, Catulle Mendès et Marcel Schwob) dans un des exemplaires sur japon de son livre Les Nuits, les ennuis et les âmes de nos plus notoires contemporains (1896). L’annotation des lettres est précise et l’introduction précieuse à plus d’un titre : fin connaisseur de l’œuvre de Willy, Éric Walbecq fait non seulement le point sur une relation méconnue mais apporte aussi quantité d’informations sur d’autres figures contemporaines (Mme Arman de Caillavet, Paul Masson, Colette). Éric Walbecq souligne la grande amitié, la confiance et l’admiration de Willy pour son jeune ami (Schwob a vingt-trois ans au début de leur relation, lui en a trente et un), les points de convergence et les parallèles entre leur existence, marquée notamment par le deuil de leurs jeunes compagnes, mortes presque en même temps. Cette relation renforcée par les liens entre les deux couples qu’ils formèrent avec Marguerite Moreno et Colette, elles-mêmes très complices, fut cependant fragilisée à partir de l’adhésion de Willy à la Ligue de la Patrie française. On attend désormais que soient publiées les lettres inédites de Colette à Schwob conservées également à la Bibliothèque municipale de Nantes, lesquelles témoignent aussi de l’affection partagée de ce couple pour Marcel Schwob, ce « souple génie [qui] se meut dans l’incroyable et le surnaturel » (Willy), « cette sorte d’étoile magnifique et sombre » (Colette).  [B.F.]

 

Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n° 11 (2018)

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication

de la 11e livraison de SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB 

(2018, 200 pages)

avec un Dossier consacré à Voyage à Samoa.

 

Direction : Bruno Fabre

Rédaction : Bruno Fabre – Agnès Lhermitte

 

Tarif : 15 euros

Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :

societe.marcel.schwob@gmail.com

 

Éditorial

Bruno Fabre

 

Textes retrouvés signés par Marcel Schwob

 

Huit textes de Marcel Schwob retrouvés dans des périodiques

Bruno Fabre

 

Une correction à faire dans le Médecin volant

Marcel Schwob

 

La Rôtisserie de la reine Pédauque par M. Anatole France

Marcel Schwob

 

Boîte aux lettres [lettre à Fernand Xau, directeur du Journal]

Marcel Schwob

 

Réponse à Edmond le Roy

à propos d’un article d’August Strindberg

Marcel Schwob

 

Roseaux pensants [sur Robert de Montesquiou]

Marcel Schwob

 

The Works of Shakespeare

[sur Hamlet édité par Edward Dowden]

Marcel Schwob

 

Correspondance, 22 avril 1904

[Lettre à Adrien Hébrard, directeur du Temps]

Marcel Schwob

 

Correspondance, 18 février 1905

[Lettre à Adrien Hébrard, directeur du Temps]

Marcel Schwob

 

Références bibliographiques

 

Dossier : Marcel Schwob vers Samoa

 

Samoa et ses doubles

Évanghélia Stead

 

Manapouri. Voyage à Samoa 1901-1902 : postface

Gernot Krämer

 

Le voyage à Samoa : regards sur l’autre, ailleurs

Agnès Lhermitte

 

Souvenirs [de Jean de Pange] sur Marcel Schwob

Comtesse de Pange

 

Marcel Schwob et le Ceylon Observer

Agnès Lhermitte

 

Ceylon as Seen thro’ French Glasses

[Ceylan vu à travers des lunettes françaises]

The Ceylon Observer (18 novembre 1901)

 

Jack London à Samoa : l’aventure réalisée

Agnès Lhermitte

 

Préface d’Eduardo Jordà à une édition du Voyage à Samoa

Bruno Fabre

 

Samoa como espectro

Eduardo Jordà

 

« Ville de La Ciotat »,

un poème de Luis Vicente de Aguinaga

Bruno Fabre

 

Ville de la Ciotat

Luis Vicente de Aguinaga

 

Écho du Voyage à Samoa dans 2666 de Roberto Bolaño

Bruno Fabre

 

Correspondance (autour du voyage à Samoa)

 

Une lettre retrouvée du Voyage à Samoa

Marcel Schwob

 

Quelques lettres de Marcel et Maurice Schwob

au sujet du voyage à Samoa

Agnès Lhermitte

 

Trois lettres inédites de Lionel Dècle à Marcel Schwob

Agnès Lhermitte

 

Deux lettres inédites de Georges Bourge à Marcel Schwob

Agnès Lhermitte

 

Correspondance diverse

Bruno Fabre

 

Une lettre inédite de Marcel Schwob à Arthur Roguenant

 

Une lettre inédite d’Eugène Monfort à Maurice Schwob

au sujet de Vingt-cinq ans de littérature française

 

Résonances (sur Le Livre de Monelle)

 

« La Rêveuse », un dessin d’Artür Harfaux

Bruno Fabre

 

Michel Butor et Marcel Schwob en Utah :

du royaume blanc de Monelle au Génie du lieu enneigé

Bruno Fabre

 

Varia

 

Six nouvelles dédicaces imprimées

en hommage à Marcel Schwob

Bruno Fabre, Éric Walbecq et Jonathan Wenger

 

Bibliographie des articles et dédicaces

entre Marcel Schwob et Anatole France

Bruno Fabre

 

Glanures

Bruno Fabre, Agnès Lhermitte et Mikaël Lugan

 

Hommage à Michel Suffran

Agnès Lhermitte