Tous les articles par Bruno Fabre

Réédition du conte « Les Portes de l’opium »
Écrits stupéfiants (2019)

Marcel Schwob, « Les portes de l’opium », dans Cécile Guilbert, Écrits stupéfiants, Drogues & littérature d’Homère à Will Self, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2019, 1440 p., p. 211-216.

 

Cette anthologie de plus de mille trois cents pages offre un panorama impressionnant de textes et d’auteurs de l’Antiquité à nos jours, évoquant la consommation de substances psychotropes telles que l’opium, la morphine, l’héroïne, le cannabis, les substances psychédéliques, l’éther, la cocaïne, le crack ou l’ecstasy. Auteur du conte « Les Portes de l’opium » (Cœur double), Marcel Schwob apparaît comme l’un des nombreux auteurs de son époque à avoir été inspiré par l’opiomanie chère aux écrivains et aux voyageurs fin de siècle. La brève notice de présentation de l’auteur présente un Schwob éthéromane et « piqué » à la morphine, à l’estomac ruiné par les drogues mais la consommation des drogues par Schwob resterait à étudier plus précisément. L’image du « valétudinaire et reclus, […] délicat Marcel Schwob » confine à la légende d’un auteur avant tout addict à la lecture et drogué de livres et de textes. Le conte « Les Portes de l’opium », réédité ici intégralement, sent davantage la bibliothèque que la fumerie d’opium. [B. F.]

 

Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n° 12 (2019)

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication de

la 12e livraison de

SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB

(2019, 132 pages)

 

avec un dossier consacré à trois amis anglais de Marcel Schwob :

Gerald Kelly, Arnold Bennett, Aleister Crowley

 

Direction : Bruno Fabre

Rédaction : Bruno Fabre – Agnès Lhermitte

 

Tarif : 15 euros

Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob : societe.marcel.schwob@gmail.com

 

Éditorial

Bruno Fabre

 

 

Texte retrouvé, signé par Marcel Schwob

La Légende de saint Julien et ses illustrateurs

[sur Luc-Olivier Merson]

Marcel Schwob

 

Les avatars de l’étude de Marcel Schwob sur « La Légende de saint Julien l’Hospitalier » de Gustave Flaubert

Bruno Fabre

 

 

Dossier : trois amis anglais de Marcel Schwob :

Gerald Kelly, Arnold Bennett, Aleister Crowley

 

Gerald Kelly : ami de Schwob, portraitiste de Monelle

Bruno Fabre

 

Marcel Schwob dans les Journaux d’Arnold Bennett

Jonathan Wenger

 

Journaux d’Arnold Bennett

Texte original

Texte français

 

Deux lettres d’Arnold Bennett au sujet de Marcel Schwob

Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley

Bruno Fabre

 

Extraits des Confessions d’Aleister Crowley

 

Une lettre inédite d’Aleister Crowley à Marcel Schwob

(12 mars 1903)

 

Deux poèmes d’Aleister Crowley traduits par Marcel Schwob

 

Une conversation chez Marcel Schwob :

Aleister Crowley vu par Fernand Hauser

Bruno Fabre

 

Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur

(La Presse, 3 avril 1903)

Fernand Hauser

 

 

Résonances

 

Un pastiche de Schwob par Maurice Renard

Alain Chevrier

 

À la manière de Marcel Schwob : La Rencontre

Maurice Renard

 

« Le rire du coq » : Max Ernst et Marcel Schwob

Agnès Lhermitte

 

 

Glanures

Bruno Fabre, Agnès Lhermitte, Éric Walbecq

 

Nouvelle traduction de Voyage à Samoa
Viaje a Samoa, Buenos Aires (2019)

Marcel Schwob, Viaje a Samoa – Cartas a Marguerite Moreno. Incluye cartas inéditas en español. Traducción de Sofía Traballi. Prologo de Walter Romero. Los Lápices editora, colección « Lápices clásicos », Ciudad de Buenos Aires, 2019, 190 p.

 

Il existait déjà deux éditions en espagnol du « voyage à Samoa », établies à partir de la version peu satisfaisante de Pierre Champion (Marcel Schwob, Les Œuvres complètes de Marcel Schwob, F. Bernouard, 1930) : celle de José J. de Olañeta, traduite par Jaume Pomar (1982) et celle de Editorial Valdemar, traduite par Paloma Garrido ĺñigo (1996). Comme naguère Gernot Krämer en allemand (Manapouri, Reise nach Samoa, 1901-1902, Berlin, Elfenbein Verlag, 2017 – Voir Spicilège, Cahiers Marcel Schwob n° 11, 2018), Sofía Traballi a entrepris de traduire cette fois le texte rigoureusement établi par Bernard Gauthier à partir des lettres originales (Vers Samoa, Ombres, 2002), et de publier chez un éditeur adepte des récits de voyage cet ouvrage d’un auteur recommandé par Jorge Luis Borges. Elle a choisi de recourir, pour le texte français, à l’espagnol « rioplatense », et de mettre en notes, avec quelques autres éclaircissements, la traduction des passages en d’autres langues. Sa présentation éditoriale est suivie d’un beau prologue de Walter Romero, figure argentine en vue : ce professeur à l’Université de Buenos Aires est aussi traducteur, poète et musicien de tango. Sous le titre romantique « Marcel Schwob va en barco al muere », il montre comment ce corpus épistolaire clôt la longue tradition des récits de voyage en Orient et aux confins du monde connu. Après avoir souligné l’aimantation spectrale de Stevenson sur l’expédition de Schwob, il mène, sous l’égide de Mac Orlan (Petit manuel du parfait aventurier, 1920), une fine réflexion sur les paradoxes d’un voyage où l’on part sans parvenir, et d’une écriture, vrai salut d’un voyage « pour rien », qui efface l’antagonisme entre réel et imaginaire par sa qualité visionnaire. Les descriptions notamment, « ni symbolistes ni décadentes », seraient le produit d’une stéréoscopie alliant l’imagination et le paysage, et composeraient un cosmorama érudit, une suite de fantasmagories où une prose perfectionniste tente de traduire la magie naturelle d’un paysage de mousson. Cet ouvrage élégant est agrémenté de quatre portraits de Marguerite Moreno, destinataire des lettres, tandis que la première et la dernière page interprètent une photographie de Marcel Schwob. Le fond de la couverture à rabat, d’un orangé délicat, reproduit la lettre manuscrite retrouvée du 18 novembre 1901 ; la quatrième de couverture est accompagnée d’une vignette circulaire poétique représentant un voilier devant un rivage, entre ciel et mer. [A. L.]

 

 

 

5 vies imaginaires en BD !
Las vidas imaginarias de Schwob (2019)

Laura Pérez Vernetti, Las vidas imaginarias de Schwob, Prólogo de Felipe Hernández Cava, Luces de Gálibo, Girona / Málaga, 2019, 80 p.

 

On pourrait croire, avec un tel titre, qu’il s’agit d’une biographie fictionnelle de Marcel Schwob. En réalité, une fois ouvert, le volume montre un album de bandes dessinées qui adaptent cinq des vingt-deux vies imaginaires que l’écrivain a réunies en 1896. On y découvre successivement « Cecco Angiolieri », « Clodia », « Paolo Uccello », « Septima », « Gabriel Spenser ». Ce choix substitue à l’ordre chronologique du recueil de Schwob une alternance entre des artistes masculins de l’époque moderne et des femmes de l’Antiquité. Cette liberté par rapport à l’œuvre originale annonce d’autres innovations. Selon les récits, les textes présents dans les vignettes et les scénarios de ces vies montrent plus ou moins d’écarts, notamment en leur fin, qui s’émancipe parfois des biofictions originales. Une longue note liminaire des éditeurs éclaire ces modifications. Trois de ces bandes dessinées de Laura Pérez Vernetti furent publiées en 1983, dans la revue El Víbora, en collaboration avec d’autres scénaristes, notamment Onliyú (José Miguel González Marcén). Pour cet album, la dessinatrice a repensé et amplifié ces trois opus précurseurs afin d’harmoniser leur composition et leur unité graphique avec les deux vies inédites (« Septima » et « Cecco Angiolieri »), au dessin assez naïf, en noir et blanc. Le texte en espagnol est emprunté à la traduction de Vies imaginaires par Jorge Gonzales Batlle (Barcelona, Thule, 2005). Le poète Luis Alberto de Cuenca – écrivain majeur et traducteur prolifique, à qui l’on doit une traduction de La Croisade des enfants (La Cruzada de los niños, Reino de Cordelia, 2012) et au moins deux poèmes sur Marcel Schwob (voir Spicilège n° 6, 2013, p. 127-128) – a participé à la révision des scénarios de l’album. Laura Pérez Vernetti, titulaire du Grand prix au Salon international de la bande dessinée de Barcelone en 2018 pour l’ensemble de sa carrière de dessinatrice, signe ici, près de quarante ans après ses premières adaptations de Vies imaginaires, un livre important qui s’inscrit dans la longue série de bandes dessinées inspirées par l’œuvre ou la vie de Marcel Schwob. [B. F.]

 

Marcel Schwob et Marcel Proust
lectures (2019)

Marcel Schwob & Marcel Proust, lectures [Marcel Schwob, « Il libro della mia memoria » ; Marcel Proust, « Sur la lecture »], Angoulême, éd. Marguerite Waknine, coll. « livrets d’art », 2019, 50 p. et « cahier des images », 8 p. 

 

Après une réédition de La Croisade des enfants suivi de [huit] Nouvelles de L’Écho de Paris (2013) et d’un françois villon par R. L. Stevenson [« Un logis pour la nuit »] et Marcel Schwob, [« François Villon »] (sic, 2014), les éditions Marguerite Waknine confrontent à nouveau un texte de Schwob avec un autre d’un de ses contemporains fameux, Marcel Proust. Il fallait oser placer les noms de ces deux Marcel sur la même couverture mais l’éditeur voit en eux « deux immenses auteurs ». Ajoutons que les deux hommes de lettres se sont croisés parfois dans les salons mondains de leur époque et que le poète espagnol Luis Alberto de Cuenca les a réunis aussi dans le poème intitulé « Los dos Marcelos » (1991).

Sous le titre lectures, l’éditeur a recueilli le texte de Schwob « Il libro della mia memoria », paru initialement dans le premier numéro de la revue Vers et Prose (mars-avril-mai 1905), et celui de Proust « Sur la lecture », publié en juin 1905 dans La Renaissance latine, avant de devenir, l’année suivante, la préface à sa traduction française de Sésame et les Lys de John Ruskin. À l’instar des autres volumes de la collection « Livrets d’art », l’ouvrage comprend un beau cahier iconographique d’œuvres artistiques peu connues montrant des lecteurs et lectrices partageant les plaisirs évoqués par les deux écrivains. [B. F.]

 

 

« Le Pays bleu »
traduit en italien (2019)

Piccola Guida Tascabile ai Luoghi da non Frequentare in Letteratura, Overro come una buona conoscenza geografica può salvare la vita, Milano, ABEditore, avril 2019, 215 p.

À peine trois mois après le Petit Guide de poche des animaux dangereux en littérature, les éditions ABEditore récidivent avec un Petit Guide de poche des lieux à éviter en littérature où « Le Pays bleu » (Il paese blu) de Marcel Schwob, traduit par Annarita Tranfici, est recueilli aux côtés d’autres contes de Bram Stocker, O. Henry, Montague Rhodes James, Léon Bloy, Gustav Meyrink, Algernon Blackwood, Guy de Maupassant et Arthur Conan Doyle. L’ouvrage est aussi élégant que les précédents et toujours aussi agréablement illustré. [B. F.]

 

« Arachné »
traduit en italien (2019)

Piccola Guida Tascabile agli Animali Pericolosi in Letteratura, Ovvero la zoologia come espediente per la letteratura, Milano, ABEditore, janvier 2019, 190 p.

 

Marcel Schwob est vraiment à l’honneur dans la maison d’édition milanaise indépendante ABEditore. Après « Le Roi au masque d’or » publié dans Dentro la maschera, « Un Squelette » et « Les Embaumeuses », dans la collection « Pagine d’Autore », c’est au tour d’« Arachné » (Aracne) de figurer dans la toute récente anthologie de récits centrés autour des animaux dangereux en littérature. Dans ce volume, Schwob voisine cette fois avec William Wymark Jacobs, Guy de Maupassant, Joseph Sheridan Le Fanu, Ambrose Bierce, Montague Rhodes James, Adolfo Albertazzi et Franz Kafka. Un dessin représentant un visage surmonté d’une araignée géante illustre magnifiquement la fin du conte de Marcel Schwob. [B. F.]

 

« Un squelette » et « Les Embaumeuses »
traduits en italien (2018)

Doppio [Double], L’Imbustastorie « Pagine d’Autore », II, Milano, ABEditore, 2018.

Incubo [Cauchemar], L’Imbustastorie « Pagine d’Autore », IV, Milano, ABEditore, 2018.

Les éditions ABEditore ont lancé en 2018 une nouvelle collection, « Pagine d’Autore », constituée de pochettes contenant quatre ou cinq histoires d’écrivains issus de plusieurs aires linguistiques et traduites en italien par un groupe nommé la Bottega dei traduttori. Chaque texte est présenté sur un feuillet mobile, façon papier vieilli, avec un graphisme inspiré de revues ou de journaux anciens, de tapuscrits d’autrefois. Les titres et les contes des six premiers opus révèlent une thématique à dominante fantastique : Magie, Double, Rêve, Cauchemar, Animaux mortels, Plantes infâmes. Deux contes de Marcel Schwob y sont traduits par Annarita Tranfici : « Un squelette » (Lo Scheletro), recueilli dans Doppio, et « Les Embaumeuses » (Le Imbalsamatrici), dans Incubo. Illustrer le thème du double avec « Un squelette » est insolite et « Les Embaumeuses » ne se résume pas à un cauchemar mais le choix de ces textes, qui ne comptent pas parmi les plus célèbres de Cœur double et du Roi au masque d’or, a le mérite de les faire mieux connaître au lecteur italien. [B. F.]

 

Schwob, Meyrink, Maupassant, Poe
Dentro la maschera (2018)

Dentro la maschera [Marcel Schwob, « Il Re dalla Maschera d’Oro », trad. di Annarita Tranfici ; Gustav Meyrink, « L’Uomo sulla Bottiglia », trad. di Anna Marziliano ; Guy de Maupassant, « La Maschera », trad. di Lorena Lombardi ; Edgar Poe, « La Maschera della Morte Rossa », trad. di Valentina Avallone], dalla prefazione di Sara Elisa Riva, Milano, ABEditore, coll. « Piccoli Mondi », n° 11, 2018, 112 p.

 

Dans cette anthologie réunissant quatre histoires de masques traduites en italien, « Le Roi au masque d’or » de Marcel Schwob côtoie « L’Homme sur la bouteille » de Gustav Meyrink, « Le Masque » de Guy de Maupassant et « Le Masque de la mort rouge » d’Edgar Poe. L’ouvrage est décoré de citations d’auteurs divers et richement illustré de gravures anciennes (on reconnaît La Mort sur un cheval pâle de John Hamilton Mortimer) et d’œuvres d’artistes fin-de-siècle (Charles Allan Gilbert, Félicien Rops, notamment), représentant squelettes et Faucheuses, crânes masqués et danses macabres. La gravure placée en frontispice du « Roi au masque d’or » montrant un pape à tête de mort démasqué évoque davantage une vanité que le roi lépreux imaginé par Schwob. Une vignette aux allures de réclame (sur le rabat de 4e de couverture) présente l’auteur comme « écrivain symboliste précurseur du surréalisme » et recommande la lecture de Vies imaginaires. Son décor antiquisant et égyptien, dominé par un profil d’ibis inspiré d’un chromo, crée un nouveau masque de Marcel Schwob. [B. F.]

 

Cliquer ici pour d’autres images sur le site de l’éditeur.

 

« La Cité dormante » : un « conte pour cordes »
Fantasia par Alexandre Guerra (2018)

Alexandre Guerra, Fantasia, avec la participation du guitariste Chrystian Dozza, Orchestre Symphonique de Budapest, Inputsom Arte Sonora LTDA, CD enregistré à Budapest (Hongrie), 2018, 55 min.

Alexandre Guerra, compositeur brésilien né en 1971, a publié plusieurs albums de musique instrumentale. Son dernier CD, édité en 2018, propose une suite d’œuvres de sa composition enregistrée en Hongrie, où l’artiste a dirigé l’orchestre symphonique de Budapest. Intitulé Fantasia, l’album réunit cinq pièces musicales : une « Fantaisie pour guitare et orchestre » d’après un conte de Paolo Coelho, un « Lamento pour cordes » évoquant la destinée des Indiens du Brésil et trois opus intitulés « Conte pour cordes », inspirés respectivement par une œuvre de Marcel Schwob, d’Eça de Queiroz et de Rubem Alves. Le « Conte pour cordes n° 1 » (11,27 min), résonance musicale du conte fantastique « La Cité dormante » (Le Roi au masque d’or), confirme la vitalité de l’œuvre de Schwob dans la culture brésilienne. L’album est en libre accès sur internet. [B.F.]

 

https://www.deezer.com/fr/album/59194462

 

http://culturafm.cmais.com.br/cd-da-semana/a-magica-literatura-musical-de-alexandre-guerra