Actualités

Une nouvelle traduction
du Livre de Monelle en Espagne

Il ne s’agit pas, loin de là, de la première traduction en espagnol du Livre de Monelle qui bénéficie de plusieurs éditions en Espagne et en Amérique du Sud. Cette dernière traduction est due à une toute jeune poétesse et photographe, qui introduit le texte en rapprochant Monelle de Lolita et d’Alicia Lidell, des héroïnes de Grimm ou d’Andersen, de Zarathoustra ou d’un « Petit prince » qui aurait lu les poètes. L’ouvrage présente en exergue quelques extraits de poèmes espagnols contemporains dédiés à Schwob, à Monelle. (A.L.)

Marcel Schwob, El libro de Monelle, traducción y prólogo de Luna Miguel, Madrid, Ediciones Demipage, 2012.

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Une anthologie de contes en Espagne

Après « L’Étoile de bois », jusqu’alors inédit en espagnol, le traducteur Luis González Platón a choisi, afin de montrer la richesse d’une prose ciselée et sensuelle, quelques textes tirés de Cœur double (« Le train 081 », « Les sans-gueule », « L’homme gras », « Béatrice », « La moisson sabine », « Arachné », « Les striges ») ainsi que quatre des Mimes (« Kinné », « Les figues peintes », « La veillée nuptiale » et « L’amoureuse ») précédés de leur prologue. L’édition est annotée, et précédée d’une introduction personnelle, d’une biographie de Schwob et de la présentation de chacun des contes. (A.L.)

Marcel Schwob, La estrella de madera [« L’Étoile de bois »], introducción y traducción de Luis González Platón, Madrid, Ediciones sequitur, 2009.

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Marcel Schwob par Christian Berg

La première génération des spécialistes de la « fin de siècle » quitte la carrière universitaire avec un beau cadeau de départ. Après le livre de Jean de Palacio consacré à la Décadence (La Décadence – Le mot et la chose, Les Belles Lettres, 2011), synthèse sur la notion qui avait fait l’objet de ses nombreux ouvrages, voici celui de son collègue belge Christian Berg, L’automne des idées. Ce volume réunit une sélection d’articles aux démarches variées, publiés par lui tout au long de sa carrière dans les deux domaines dont il est le spécialiste sans frontières : le monde littéraire et culturel de la fin du XIXe siècle en France et en Belgique francophone. La première partie, « L’automne des idées », rassemble neuf articles autour du sentiment de décadence qui travaille écrivains et artistes français et belges (Daudet, Bourges, Lorrain, Verlaine, Huysmans, Rodenbach, Elskamp, Rops, Khnopff…). Le titre de la troisième partie parle de lui-même : « Schopenhauer et les Symbolistes belges » – soit Rodenbach, Verhaeren, Maeterlinck, Van Lerberghe et Elskamp.

Quant à la deuxième, « Signes et signes de signes », elle rappelle l’importance accordée à Marcel Schwob par Christian Berg, un des maîtres d’œuvre des deux colloques consacrés à Schwob, en 1998 à Bordeaux et en 2005 à Cerisy, ainsi que des deux volumes des actes correspondants, également vice-président de la Société Marcel Schwob et auteur de cinq articles sur cet écrivain. Alors que Schwob est totalement absent de l’ouvrage de Jean de Palacio – ce qui empêche au moins de le classer parmi les décadents – il est représenté dans celui de Christian Berg par trois de ses articles : « Marcel Schwob, le récit bref et l’esprit de symétrie », « Signes de signes. Marcel Schwob et le rapport mystérieux des signes », et « Marcel Schwob et “La Terreur future” ». C’est dire que les réflexions esthétiques et sémiologiques avant la lettre du « plus intelligent des conteurs » (Michel Raimond), remarquablement analysées dans ces trois textes, éclairent, aux yeux de Christian Berg, l’émergence, dans cette crise des signes, d’une littérature-simulacre jouant de l’artifice et du trompe-l’œil – comme celle de Huysmans, Lorrain, Wilde…
La reproduction, sur la couverture, du tableau de Fernand Khnopff, Memories, rappelle la part de l’expression picturale dans les études qu’il prélude opportunément avec son étrangeté crépusculaire. (A.L.)

Christian Berg, L’automne des idées – Symbolisme et Décadence à la fin du XIXe siècle en France et en Belgique, Études réunies par Kathleen Gyssels, Sabine Hillen, Luc Rasson et Isa Van Acker, Louvain, Éditions Peeters, « La République des Lettres » 52, 2013, 368 p.

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Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n°5

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication de la 5e  livraison de SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB (2012, 210 pages), centrés sur Le Livre de Monelle.

Direction : Bruno Fabre / Agnès Lhermitte
Réalisation : Sylvie Douézy
Tarif : 15 euros
Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :
societe.marcel.schwob@gmail.com

Éditorial
Agnès Lhermitte

Vers le royaume blanc
Florence Delay

Dossier : Le Livre de Monelle

Le Livre de Monelle : quelques éléments de génétique textuelle
Agnès Lhermitte

Annexe : « Les petites prostituées »
Marcel Schwob

Le Livre de Monelle et ses enjeux génériques :
proposition d’une lecture de l’œuvre comme recueil
Alexia Kalantzis

Deuil, création et souvenir dans Le Livre de Monelle
Robert Ziegler

Livre tombeau, livre berceau : poétique du deuil

dans Le Livre de Monelle
Valérie Michelet-Jacquod

Bibliographie sur Le Livre de Monelle
Bruno Fabre

Documents

Louise-Vise : de la réalité à la fiction
Bruno Fabre

Correspondance autour du Livre de Monelle :

lettres reçues par Marcel Schwob
Bruno Fabre

Une critique de Marcel Schwob dans L’Occident :

« Propos » par Raoul Narsy
Vincent Gogibu

Résonances : autour du Livre de Monelle

« Des vers pour Monelle » : La Chambre blanche d’Henry Bataille
Bruno Fabre

Tancrède de Léon-Paul Fargue et Le Livre de Monelle
Bruno Fabre

La lettre et l’esprit : Maurice Delage et son adaptation mélodique
d’un fragment du Livre de Monelle
Jean-Louis Meunier

Monelle sur les ondes : deux adaptations radiophoniques
Agnès Lhermitte

Annexe : Monelle de la nuit
Michel Suffran

Monelle au théâtre : l’adaptation de Zouzou Leyens
Agnès Lhermitte

La Voix de Monelle, par Martin Moulin
Agnès Lhermitte

Vers un autre royaume
Stéphane Diemer

Glanures : notes de lecture par Agnès Lhermitte et Bruno Fabre

Marcel Schwob, « l’homme aux livres »
par Évanghélia Stead

Au cœur d’une réflexion magistrale sur le livre et l’imprimé fin-de-siècle, Évanghélia Stead réunit – dans une version remaniée et augmentée – trois de ses écrits consacrés à Schwob (sa communication au colloque Schwob de Cerisy-la-Salle et ses deux articles publiés dans le Catalogue de l’exposition sur Schwob à Nantes), pensés dès l’origine comme un ensemble qui évoque un auteur incarnant un « homme aux livres ». Que ce soient les images de Schwob portraituré en lecteur (par Spicer-Simson ou Grandjouan), sa passion pour la bibliophilie (en tant que collectionneur et érudit), son attention accordée à la matérialité de certains de ses ouvrages (Mimes et le fac-similé du Petit et du Grand Testament de Villon) et l’imaginaire du livre ancré dans son œuvre de fiction, les figures du lettré et du créateur s’interpénètrent sans cesse chez cet amoureux des livres. La trentaine de pages consacrées à Schwob inscrivent cet « homme aux livres » dans une série d’études idiosyncrasiques avec lesquelles elles entrent en résonance, tout en illustrant d’une manière singulière l’intérêt de l’époque pour les virtualités imaginaires et poétiques de l’objet-livre. Au-delà de l’approche novatrice qui appréhende le livre fin-de-siècle dans sa matérialité et sa sensualité, l’ouvrage d’Evanghélia Stead ravit par une iconographie magnifique et fascinante. Pour se limiter (à regret) à Schwob, signalons la reproduction de la couverture de Mimes par George Auriol – très peu connue – pour l’édition du manuscrit autographe édité en fac-similé (1893), une acquisition très récente de la Bibliothèque municipale de Nantes. (B.F.)

Évanghélia Stead, La Chair du livreMatérialité, imaginaire et poétique du livre fin-de-siècle, PUPS, coll. « Histoire de l’imprimé », 2012, 512 p., 243 fig.

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La Croisade des enfants rééditée en Allemagne

La légendaire Croisade des enfants s’enracine autant en Allemagne qu’en France. Aussi le récit poétique de Marcel Schwob (1896) fut-il traduit en allemand dès 1902. Mais c’est la traduction d’Arthur Seiffhart (1914), reprise en 1947, 1949, 1966, qui continue à faire référence jusqu’à la réédition actuelle, chez Elfenbein. Orné en première de couverture d’une reproduction de la fameuse gravure de Gustave Doré, l’ouvrage offre à lire le texte en fines italiques, suggérant élégamment l’ancienneté de ces dits. C’est la deuxième fois que l’éditeur berlinois publie une œuvre de Marcel Schwob, qu’il présente comme « un des chefs de file de l’Avant-garde littéraire française ». En 2005, il avait publié Cœur double, avec les bois de Fernand Siméon, traduit et richement présenté par Gernot Krämer. Excellent connaisseur de l’œuvre de Schwob, celui-ci consacre ici à La Croisade des enfants une postface de dix pages qui en expose les sources, le contexte et la technique de narration, analyse chacun des récits, évoque l’adaptation musicale de G. Pierné et retranscrit la lettre émerveillée de R. M. Rilke. (A.L.)

Marcel Schwob, Des Kinderkreuzzug, traduit par Arthur Seiffhart, postface de Gernot Krämer, Elfenbein Verlag, Berlin, 2012, 46 p.

Marcel Schwob, Das gespaltene Herz, traduit et présenté par Gernot Krämer, Elfenbein Verlag, Berlin, 2005, 255 p.

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Une nouvelle traduction
du Livre de Monelle aux États-Unis

Étudiant en Lettres à Bard College, aux États-Unis, Kit Schluter travaille sur Schwob et se destine à traduire certaines de ses œuvres, trop méconnues en Amérique du Nord selon lui. Il vient de publier cet automne une nouvelle traduction du Livre de Monelle, la deuxième seulement en anglais, après celle de William Brown Meloney, parue en 1929 (pref. by John Erskine, Indianapolis, The Bobbs-Merrill company). (B.F.)

The Book of Monelle, trans. with an afterword by Kit Schluter, Cambridge (Massachusetts, USA), Wakefield Press, october 2012.

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Parution des Actes du colloque
Borges-Francia de Buenos Aires

Le colloque sur Borges et ses relations avec la France (Buenos Aires, 2009), riche de plus de cinquante contributions, a donné lieu à trois communications en espagnol sur l’écrivain argentin et Schwob :

– Bruno Fabre, « Borges, un “devoto” de Marcel Schwob », p. 77-85.

– Mariano García, « Schwob y Borges, entre la biografía y el plagio », 87-95.

– Alejandro Hermosilla Sánchez, « Schwob-Borges-Pitol : convergencias ficticias », p. 97-105.

Borges-Francia, dir. Magdalena Cámpora y Javier Roberto González, Buenos Aires, Facultad de Filosofía y Letras, Universidad Católica Argentina, Ed. Selectus SRL, 2011, 575 p.

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Remy de Gourmont, créateur de formes
par Alexia Kalantzis

Alexia Kalantzis, Remy de Gourmont créateur de formes. Dépassement du genre littéraire et modernisme à l’aube du XXe siècle, Paris, Honoré Champion, coll. « Romantisme et modernités », n° 130, 2012, 784 p.

 

« Le monde est une forêt de différences ; connaître le monde, c’est savoir qu’il n’y a pas d’identités formelles ». Ce « principe évident », c’est chez Marcel Schwob que Remy de Gourmont le reconnaît : le précepte de « L’Art de la biographie » selon lequel « l’art est à l’opposé des idées générales […]. Il ne classe pas ; il déclasse » lui semble fixer « la tendance actuelle des meilleurs esprits ». Et la première phrase de ce portrait (publié dans Le IIe Livre des masques) confirme l’analogie de leurs démarches. « Entre les différents écrits de M. Schwob, conte, histoire, analyse psychologique, je ne fais d’abord aucune distinction, afin de me conformer à sa méthode, à laquelle je crois ».

 

C’est à la méthode de Remy de Gourmont, aux principes esthétiques de ce « créateur de formes », qu’Alexia Kalantzis avait consacré sa thèse, publiée aujourd’hui chez Honoré Champion : elle y montre le rôle majeur que joue ce symboliste dans la mise en cause et le renouvellement des genres littéraires au tournant du siècle, son influence en France et en Italie, notamment par l’intermédiaire des petites revues auxquelles il participa activement. (A.L.)

 

RemyDeGourmontCreateurDeFormes
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