Schwob et Villon
dans la « Bibliothèque de la Pléiade »

Réhabilité à l’époque romantique, encensé par les littérateurs du Chat noir, le Villon du XIXe siècle a fixé l’image d’un poète mauvais garçon. Il devient à la fin du siècle objet de la recherche linguistique (Byvanck, Longnon…), de l’investigation biographique et de fictions littéraires (Stevenson, « Un logis pour la nuit »), trois domaines où excella Marcel Schwob, que la vie et les textes de Villon hantèrent sa vie durant. Or dans la seconde partie du volume de la Pléiade, consacré aux « Lectures de Villon », on ne trouve ni ses études philologiques, ni aucun extrait de son essai « François Villon », repris dans Spicilège (1896), mais le texte intégral d’une des Vies imaginaires, « Katherine la dentellière, fille amoureuse », dont l’élaboration puise abondamment dans les poèmes de Villon et dans les études que leur consacra Schwob. Les quelques notes explicitant le récit sont précédées d’une note générale qui porte essentiellement sur le recueil Vies imaginaires, avant de mentionner en quelques lignes les travaux recueillis dans le volume Mélanges d’Histoire Littéraire et de Linguistique de l’édition Bernouard (la référence des auteurs). En soulignant la fécondité de l’œuvre médiévale devenue source d’inspiration, ce parti pris littéraire rend hommage à la créativité fictionnelle de Schwob. [A.L.]

Marcel Schwob, « Katherine la dentellière, fille amoureuse », dans François Villon, Œuvres complètes, édition bilingue, édité et traduit de l’ancien français par Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Laëtitia Tabard, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2014, p. 564-566.