Une illustration de « Lucrèce, poète » à l’exposition
L’Ombilic des rêves jusqu’au 4 janvier 2015

L’exposition L’Ombilic du rêve présente une sélection d’une centaine de dessins et gravures de Félicien Rops (1833-1898), Max Klinger (1857-1920), Alfred Kubin (1877-1959) et Armand Simon (1906-1981) : quatre artistes d’exception, quatre imaginaires graphiques singuliers et inquiétants entre décadence et surréalisme, avec pour obsessions communes le cauchemar, la chair, le mal, la vie, la mort. L’ensemble est saisissant : des Sataniques de Rops aux Opus de Klinger, des délires macabres de Kubin aux transcriptions des Chants de Maldoror par Simon, les visions fantasmatiques ou hallucinées de ces maîtres du dessin fascinent le visiteur. Parmi elles, l’illustration de la vie imaginaire de « Lucrèce, poète » par Armand Simon est une découverte. Sous-titrée « Marcel Schwob – Vies imaginaires V – Lucrèce. Poète », l’œuvre est référencée sans date mais un chiffre en bas à droite, après la signature de l’artiste, permet de dater ce dessin de 1950. Il appartient à la même veine graphique que « Le Secret bien gardé » ou « Une saison en enfer 3 » (1948). L’artiste a choisi de représenter Lucrèce et sa maîtresse à travers deux profils d’enfants abouchés, l’ensemble des deux bustes formant une autre image superposée, un crâne au large sourire denté. De la vie de Lucrèce, le philosophe indifférent à la mort, Armand Simon fait une vanité. Son dessin s’enrichit de détails érotiques, de motifs décoratifs à l’apparence de vulve, caractéristiques des obsessions de l’artiste. Parmi les milliers de dessins de cet artiste encore très méconnu, il n’est pas impossible que d’autres illustrations de Vies imaginaires restent à découvrir. (B.F.)

L’Ombilic du rêve, du 25 septembre 2014 au 4 janvier 2015

Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129 rue Saint-Martin, Paris.