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Remy de Gourmont, créateur de formes
par Alexia Kalantzis

Alexia Kalantzis, Remy de Gourmont créateur de formes. Dépassement du genre littéraire et modernisme à l’aube du XXe siècle, Paris, Honoré Champion, coll. « Romantisme et modernités », n° 130, 2012, 784 p.

 

« Le monde est une forêt de différences ; connaître le monde, c’est savoir qu’il n’y a pas d’identités formelles ». Ce « principe évident », c’est chez Marcel Schwob que Remy de Gourmont le reconnaît : le précepte de « L’Art de la biographie » selon lequel « l’art est à l’opposé des idées générales […]. Il ne classe pas ; il déclasse » lui semble fixer « la tendance actuelle des meilleurs esprits ». Et la première phrase de ce portrait (publié dans Le IIe Livre des masques) confirme l’analogie de leurs démarches. « Entre les différents écrits de M. Schwob, conte, histoire, analyse psychologique, je ne fais d’abord aucune distinction, afin de me conformer à sa méthode, à laquelle je crois ».

 

C’est à la méthode de Remy de Gourmont, aux principes esthétiques de ce « créateur de formes », qu’Alexia Kalantzis avait consacré sa thèse, publiée aujourd’hui chez Honoré Champion : elle y montre le rôle majeur que joue ce symboliste dans la mise en cause et le renouvellement des genres littéraires au tournant du siècle, son influence en France et en Italie, notamment par l’intermédiaire des petites revues auxquelles il participa activement. (A.L.)

 

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Les Faux visages : de Marcel Schwob à David B.

Après Le Capitaine écarlate, dessiné par Emmanuel Guibert, David B. donne un nouveau témoignage de sa dévotion à l’œuvre de Marcel Schwob. Il raconte cette fois l’histoire du « Gang des Postiches », qui défraya la chronique avec ses hold-up de banques dans les années 80. Mais si la bibliographie en fin de volume atteste que l’auteur s’est documenté sérieusement sur cette affaire, elle se termine par Le Roi au masque d’or de Marcel Schwob, le livre « des masques et des figures couvertes » publié en 1892. L’analogie est soulignée par la reprise du titre – modernisé – d’un conte de ce recueil : « Les Faulx Visaiges », et par le sous-titre bien schwobien : « Une vie imaginaire du gang des postiches ».

David B. imagine qu’un des membres du gang, Rouve, un jeune gitan de Montreuil, cocaïnomane, timoré et paranoïaque, se passionne pour l’histoire des bandits de Paris. « Il lit tout ce qu’il trouve sur le sujet et il interroge les vieux truands qui lui dévoilent leurs souvenirs. Ses connaissances lui ont permis de retrouver un tunnel utilisé par Cartouche au 18e siècle dans l’Île Saint-Louis. » (p. 42) David B. attribue donc à ce personnage l’idée des « postiches », que lui aurait inspirée la lecture des « Faulx-Visaiges ». Voici le dialogue correspondant avec ses comparses :

« Ça me fait penser à un truc. Vous connaissez Marcel Schwob ?

– Schwob ? C’est un juif ! Il est du quartier ?

– C’est un juif mais il n’est pas du quartier. C’était un écrivain. Il est mort maintenant ! Il a beaucoup écrit sur les bandits. Dans une de ses nouvelles, il parle d’une bande du Moyen-Âge : des chevaliers brigands pendant la guerre de cent ans ;

– Comme dans Thierry la Fronde ?

– Mieux que dans Thierry la Fronde ! Cette bande s’appelait « Les Faux Visages ». Ils portaient des masques peints comme des visages pour se cacher !

– Et alors ?

– Et alors, il faut faire comme eux. Pas se cacher avec des cagoules ou des foulards. On va se déguiser ! » (p. 43-44). (A.L.)

David B. et Hervé Tanquerelle, Les Faux visages – Une vie imaginaire du Gang des Postiches, Futuropolis, 2012, 152 p.

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Influence de Schwob en Roumanie :
Schwob et Anatol Baconsky

Gisèle Vanhese oriente une partie de ses recherches vers la réception de Marcel Schwob en Roumanie et son influence sur les écrivains roumains. Dans un article récent, elle met en parallèle le conte apocalyptique de Schwob « La terreur future », dernier texte de La Légende des Gueux (1891) et celui d’Anatol Baconsky, Biserica neagrǎ (L’Église noire), écrit en 1970 mais censuré et publié à titre posthume en 1990. Plusieurs rapprochements étayent l’hypothèse d’une influence de Schwob sur le récit roumain :
-l’incarnation de la « terreur de l’Histoire » dans un groupe révolutionnaire mystérieux
-les sèmes du métal glacé et de la stérilité, qui prolongent la rêverie pétrifiante en œuvre dans « La Mort d’Odjigh » de Schwob
-une esthétique « crépusculaire » qui conjugue floraison de qualifiants et « silences du récit »
-l’irruption dans le texte de Baconsky du thème schwobien des pirates, insolite en Roumanie. (A.L.)

Gisèle Vanhese, « Biserica neagrǎ d’Anatol E. Baconsky et “La terreur future” de Marcel Schwob », Philologica Jassyensia, An VII, n° 1 (13), 2011, p. 257-269.

LEgliseNoire

Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n°4

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication de la 4e livraison de SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB (2011, 172 pages), centrés sur la collaboration de Schwob avec Gabriel Pierné et sur La Croisade des enfants.

Direction : Bruno Fabre / Agnès Lhermitte
Réalisation : Sylvie Douézy
Tarif : 15 euros
Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :
societe.marcel.schwob@gmail.com

Éditorial
Agnès Lhermitte

Dossier : Marcel Schwob et Gabriel Pierné

Marcel Schwob et Gabriel Pierné : correspondance inédite
avec quelques autres lettres relatives à La Croisade des enfants
Cyril Bongers et Agnès Lhermitte

Gabriel Pierné et Marcel Schwob :

itinéraires d’une collaboration interrompue
Cyril Bongers

Résonances : autour de La Croisade des enfants

De quelques-uns qui ont « rêvé croisades » des enfants
Agnès Lhermitte

La croisade ouvrière de Georges Tornouël
Agnès Lhermitte

Épopée musicale et filmique : la recréation de La Croisade des enfants par Sutermeister et Burckhardt
Agnès Lhermitte

L’imagier de La Croisade des enfants
Agnès Lhermitte

Sur une édition espagnole de La Croisade des enfants
Bruno Fabre

Cruciada copiilor de Florina Ilis :
une « croisade des enfants » roumaine et contemporaine
Agnès Lhermitte

Autour de La Croisade des enfants : The Sweet Hereafter,
une reprise cinématographique

de la « Légende du joueur de flûte de Hamelin »
Agathe Salha

Documents

Marcel Schwob, Paul Fort et André Salmon :
autour de la création de la revue Vers et Prose
Bruno Fabre

Glanures : notes de lecture par Bruno Fabre et Agnès Lhermitte

Bibliographie générale sur Marcel Schwob
1985-2010

Cliquer ici pour accéder au pdf de la bibliographie.

 

 

Cette rubrique propose :

– la bibliographie des œuvres complètes de Marcel Schwob

– la bibliographie critique sur Marcel Schwob depuis 1985.

Avant cette date, on se reportera à la bibliographie constituée par J. A. Green dans Marcel Schwob, Correspondance inédite, précédée de quelques textes inédits, Genève, Droz, 1985.

Pour tout ajout, précision ou modification, s’adresser à : brunofabre75@hotmail.com

Sommaire

1. BIBLIOGRAPHIES

1.1. Bibliographie générale jusqu’à 1985

1.2. Bibliographie générale depuis 1985

2. ŒUVRES DE MARCEL SCHWOB

2.1. Fictions

2.2. Livret

2.3. Études

2.4. Traductions

2.5. Préfaces

2.6. Éditions de référence

2.7. Rééditions

2.8. Textes publiés dans des anthologies

2.9. Textes inédits

3. CORRESPONDANCE DE MARCEL SCHWOB

4. VARIA

5. BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE SUR MARCEL SCHWOB

5.1. Biographies

5.2. Ouvrages collectifs

5.3. Bulletin annuel : Cahiers Marcel Schwob

5.4. Monographies

5.5. Livres consacrés en partie à Marcel Schwob

5.6. Articles

5.6.1. Études générales sur Marcel Schwob

5.6.2. Comptes rendus

5.6.3. Études sur Marcel Schwob et autres écrivains ou artistes

5.6.4. Études consacrées à des œuvres particulières de Marcel Schwob

Cœur double

Le Roi au masque d’or

Mimes

Le Livre de Monelle

La Croisade des enfants

Vies imaginaires

Spicilège

L’Étoile de bois

Mœurs des Diurnales

La Légende de Serlon de Wilton

Il Libro della mia memoria

Contes non recueillis par Schwob

Voyage à Samoa

SMS

Exposition Marcel Schwob à Nantes
du 6 mars au 3 juin 2006

L’exposition « Marcel Schwob – L’Homme au masque d’or » a eu lieu du 6 mars au 3 juin 2006 à la Médiathèque Jacques Demy, à Nantes. Remercions la Bibliothèque et la Ville de Nantes pour leur engagement et la qualité exceptionnelle du travail accompli.

Cette exposition a été organisée par la Bibliothèque et la Ville de Nantes, en partenariat avec la Société Marcel Schwob (commissariat : Laure Cédelle-Joubert, conservatrice à la Bibliothèque municipale de Nantes ; Bernard Gauthier, conservateur à la Bibliothèque nationale de France et secrétaire de la Société Marcel Schwob).

Elle a bénéficié des recherches qui ont accompagné les rééditions récentes des textes de Marcel Schwob. Pour la première fois ont été présentés au public les manuscrits autographes conservés par la Bibliothèque municipale de Nantes, ainsi que de nombreuses éditions illustrées et une riche iconographie. Les pièces prêtées par différentes institutions (Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris) ont complété le panorama, éclairant aussi bien le milieu familial de l’auteur (Maurice Schwob, Léon et Claude Cahun, Marguerite Moreno) que son entourage littéraire et artistique.

Parmi les pièces exposées, il faut citer le chat « dévotieux » réalisé par Émile Gallé, l’affiche de Mucha représentant Sarah Bernhardt dans le rôle d’Hamlet, le volume de la Porte des rêves illustré par Georges de Feure, une édition inconnue de Villon provenant de la Bibliothèque de Marcel Schwob, enfin le mystérieux « collier de kabbaliste » lui ayant appartenu et qui se trouvait dans l’atelier d’André Breton.

Il faut aussi mentionner la présentation de plusieurs planches du Capitaine écarlate, album-hommage sous la forme d’une vie imaginaire conçu par deux des plus grands auteurs de bandes dessinées contemporains, Emmanuel Guibert et David B., qui a reçu un accueil remarqué lors de sa publication en 2000.

Pierre Sandre signe dans le numéro 28 de la revue Histoires littéraires un compte-rendu de l’exposition elle-même.

Affiche expo Nantes