Actualités

Traduction des poèmes d’Aleister Crowley
Le dit de Rodin (2018)

Aleister Crowley, Le dit de Rodin, avec sept lithographies d’Auguste Clot d’après des aquarelles d’Auguste Rodin. Traduction française de Philippe Pissier, précédée de « 49 toasts pour un siècle qui s’éloigne » d’André Murcie, [Le Vigan], L’arachnoïde, 2018, 160 p.

Première traduction en français du recueil de poésies symbolistes Rodin in Rime d’Aleister Crowley, poète excentrique et maître ès sciences occultes à la réputation sulfureuse, Le dit de Rodin réunit les quarante-deux poèmes publiés par l’auteur en 1907, inspirés par les sculptures de l’artiste. Une longue préface sur la « rencontre exemplaire » de Rodin et de Crowley accorde une place significative à Marcel Schwob. Plusieurs appendices complètent la connaissance de la relation entre le poète et le sculpteur qui se fréquentèrent lors du séjour de Crowley à Paris en 1903 : ils se composent de onze lettres de Rodin à Crowley, de deux poèmes traduits par Marcel Schwob, de sept autres traduits en français par le poète et de l’interview de Crowley par Fernand Hauser parue dans La Presse le 3 avril 1903 (organisée chez Schwob, lequel servit d’interprète). C’est donc davantage autour de ces trois artistes (Crowley, Rodin et Schwob) que cet ouvrage a été conçu. Malgré quelques erreurs dans les dates, cette édition permet de faire découvrir la poésie de Crowley au lecteur français et propose un double dialogue des arts, entre poésie et sculpture d’une part, entre les poèmes et les dessins reproduits dans le livre, d’autre part. [B.F.]

À paraître : Bruno Fabre, « Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019.

Réédition du conte « Arachné » (Cœur double )
Dans la toile d’Arachné (2019)

Dans la toile d’Arachné, Contes d’amour, de folie et de mort,  textes réunis, commentés et traduits par Sylvie Ballestra-Puech et Evanghélia Stead, Grenoble, éd. Jérôme Millon, coll. « nOmina« , 2019, 728 p.

 

Le conte « Arachné », un des joyaux de Cœur double, est intégré à une anthologie ambitieuse : un choix de vingt et un textes en cinq langues, écrits entre 1842 et 1983, explore les avatars du mythe de la femme-araignée avec lequel joue la littérature européenne depuis les Métamorphoses d’Ovide. Les deux autrices, spécialistes du thème arachnéen, ont privilégié ici, en l’accompagnant de quelques poèmes, le genre de la nouvelle fantastique moderne où sont travaillées savamment, entre terreur et humour, les composantes fantasmatiques d’un mythe « mineur » mais sécrétant indéfiniment le piège de sa toile de mots. Le trouble naît du désir transgressif et morbide, des incertitudes de la réversibilité comme du réseau intertextuel fascinant qui rappelle la tapisserie de l’héroïne ovidienne. La fin de siècle, représentée dans le domaine français par Jean Lorrain, Rachilde et Marcel Schwob, recourt à l’araignée pour figurer la femme fatale, l’amante ou la mère dévoratrice. Les textes sont présentés en version originale, avec en regard une traduction inédite ou revue, et sont assortis de longues notices à la fois informatives et profondément analytiques. Celle qu’Évanghélia Stead consacre à « Arachné », reprise de l’article « Arachné : le fil, la chaîne et la trame » (Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui, Champ Vallon, 2002), éclaire magistralement l’art poétique de Schwob que ce conte illustre par sa charge symbolique comme par sa facture complexe. Le tissage étourdissant de ses motifs en fait non seulement un « conte d’amour, de folie et de mort », mais un « conte des contes ». [A. L.]

 

 

« Katherine la Dentellière » au lycée !
réédition d’une vie imaginaire (2019)

« Katherine la Dentellière, fille amoureuse » [Vies imaginaires], Français 2de Escales, sous la direction de Valérie Cabessa, Paris, Belin Éducation, 2019, p. 75-77.

 

Après l’entrée de « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » dans la prestigieuse collection de la « Bibliothèque de la Pléiade » (dans François Villon, Œuvres complètes, Gallimard, 2014, p. 564-566), cette vie imaginaire d’un protagoniste féminin des plus obscurs du recueil de Marcel Schwob vient d’être rééditée dans un des manuels scolaires tout récemment publiés à l’occasion des nouveaux programmes de Lettres au lycée.

Dans le manuel Français 2de Escales, chez Belin Éducation, « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » est l’une des quatre fictions brèves que les lycéens peuvent lire et étudier dans leur texte intégral (les trois autres sont de Marie de France, Guy de Maupassant et Romain Gary.) Illustrée d’œuvres plastiques d’artistes anonymes de l’époque médiévale, la vie imaginaire de Katherine la Dentellière s’inscrit dans une séquence intitulée « Vies ordinaires, vies romanesques », centrée sur l’étude de L’Assommoir. Elle se déploie sur trois pages – la première en regard d’un extrait de Madame Bovary – et précède un extrait de Vies minuscules de Pierre Michon. Le récit de Schwob apparaît comme un contrepoint du roman de Zola, en offrant un prolongement des vies tragiques de femmes ordinaires, celles de Gervaise et d’Emma, et la matière d’une réflexion sur le réalisme et la fiction biographique.

Excepté deux phrases (!) tirées de Cœur double dans le cadre d’un exercice sur « l’espace dans le récit » (Français, Au fil des textes, 2de, dir. Camille Dappoigny, hachette éducation, 2019, p. 363), les manuels scolaires conçus dans le cadre de la réforme des programmes de 2019 continuent de passer sous silence le nom de Schwob. La publication du texte intégral de « Katherine la Dentellière » dans un manuel scolaire destiné aux lycéens apparaît donc comme un événement. Rendons hommage à la belle initiative de Valérie Cabessa, directrice scientifique de l’ouvrage et amatrice de l’œuvre de Marcel Schwob. Un défi lancé à l’éditeur et une grande victoire ! [B. F.]

 

Mise en scène du « Roi au masque d’or »
Festival de Caves (mai-juin 2019)

Dans le cadre de la 14e édition du Festival de Caves, le conte « Le Roi au masque d’or » est mis en spectacle pour 25 représentations, en région (entre le 11 mai et le 28 juin 2019) et à Paris (les 4, 5 et 6 juin 2019).

 

Mise en scène : Etienne Pommeret, assisté de Pauline Bléron

Avec : Anaïs Mazan

Costumes : Louise Yribarren

Coproduction Cie C’est pour bientôt

 

Renseignements et réservations :

 

Le Roi au masque d’or

Willy, Lettres à Marcel Schwob
par Éric Walbecq (2019)

Willy (Henry Gauthier-Villars), Lettres à Marcel Schwob, édition présentée et annotée par Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot éditeur, 2019, 96 p.

 

Après la publication des Lettres à Marcel Schwob de Jean Lorrain (Du Lérot, 2006), Éric Walbecq a réuni les lettres de Willy à Marcel Schwob, issues de l’ancienne collection de Pierre Champion et conservées à la Bibliothèque municipale de Nantes. Composé de cinquante-trois lettres, cartes et billets, la plupart inédits, envoyés par Willy entre 1891 et 1897, l’ensemble est enrichi de quelques lettres de Schwob (deux à Willy, une à Francis Vielé-Griffin) et de quelques autres correspondants, d’un compte rendu de Willy du premier livre de Schwob sur l’argot. L’ouvrage est illustré d’un cahier iconographique et de plusieurs documents rares, provenant de la collection personnelle d’Éric Walbecq, notamment des dessins d’hommes de lettres croqués par Ernest La Jeunesse (Jules Renard, Catulle Mendès et Marcel Schwob) dans un des exemplaires sur japon de son livre Les Nuits, les ennuis et les âmes de nos plus notoires contemporains (1896). L’annotation des lettres est précise et l’introduction précieuse à plus d’un titre : fin connaisseur de l’œuvre de Willy, Éric Walbecq fait non seulement le point sur une relation méconnue mais apporte aussi quantité d’informations sur d’autres figures contemporaines (Mme Arman de Caillavet, Paul Masson, Colette). Éric Walbecq souligne la grande amitié, la confiance et l’admiration de Willy pour son jeune ami (Schwob a vingt-trois ans au début de leur relation, lui en a trente et un), les points de convergence et les parallèles entre leur existence, marquée notamment par le deuil de leurs jeunes compagnes, mortes presque en même temps. Cette relation renforcée par les liens entre les deux couples qu’ils formèrent avec Marguerite Moreno et Colette, elles-mêmes très complices, fut cependant fragilisée à partir de l’adhésion de Willy à la Ligue de la Patrie française. On attend désormais que soient publiées les lettres inédites de Colette à Schwob conservées également à la Bibliothèque municipale de Nantes, lesquelles témoignent aussi de l’affection partagée de ce couple pour Marcel Schwob, ce « souple génie [qui] se meut dans l’incroyable et le surnaturel » (Willy), « cette sorte d’étoile magnifique et sombre » (Colette).  [B.F.]

 

Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n° 11 (2018)

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication

de la 11e livraison de SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB 

(2018, 200 pages)

avec un Dossier consacré à Voyage à Samoa.

 

Direction : Bruno Fabre

Rédaction : Bruno Fabre – Agnès Lhermitte

 

Tarif : 15 euros

Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :

societe.marcel.schwob@gmail.com

 

Éditorial

Bruno Fabre

 

Textes retrouvés signés par Marcel Schwob

 

Huit textes de Marcel Schwob retrouvés dans des périodiques

Bruno Fabre

 

Une correction à faire dans le Médecin volant

Marcel Schwob

 

La Rôtisserie de la reine Pédauque par M. Anatole France

Marcel Schwob

 

Boîte aux lettres [lettre à Fernand Xau, directeur du Journal]

Marcel Schwob

 

Réponse à Edmond le Roy

à propos d’un article d’August Strindberg

Marcel Schwob

 

Roseaux pensants [sur Robert de Montesquiou]

Marcel Schwob

 

The Works of Shakespeare

[sur Hamlet édité par Edward Dowden]

Marcel Schwob

 

Correspondance, 22 avril 1904

[Lettre à Adrien Hébrard, directeur du Temps]

Marcel Schwob

 

Correspondance, 18 février 1905

[Lettre à Adrien Hébrard, directeur du Temps]

Marcel Schwob

 

Références bibliographiques

 

Dossier : Marcel Schwob vers Samoa

 

Samoa et ses doubles

Évanghélia Stead

 

Manapouri. Voyage à Samoa 1901-1902 : postface

Gernot Krämer

 

Le voyage à Samoa : regards sur l’autre, ailleurs

Agnès Lhermitte

 

Souvenirs [de Jean de Pange] sur Marcel Schwob

Comtesse de Pange

 

Marcel Schwob et le Ceylon Observer

Agnès Lhermitte

 

Ceylon as Seen thro’ French Glasses

[Ceylan vu à travers des lunettes françaises]

The Ceylon Observer (18 novembre 1901)

 

Jack London à Samoa : l’aventure réalisée

Agnès Lhermitte

 

Préface d’Eduardo Jordà à une édition du Voyage à Samoa

Bruno Fabre

 

Samoa como espectro

Eduardo Jordà

 

« Ville de La Ciotat »,

un poème de Luis Vicente de Aguinaga

Bruno Fabre

 

Ville de la Ciotat

Luis Vicente de Aguinaga

 

Écho du Voyage à Samoa dans 2666 de Roberto Bolaño

Bruno Fabre

 

Correspondance (autour du voyage à Samoa)

 

Une lettre retrouvée du Voyage à Samoa

Marcel Schwob

 

Quelques lettres de Marcel et Maurice Schwob

au sujet du voyage à Samoa

Agnès Lhermitte

 

Trois lettres inédites de Lionel Dècle à Marcel Schwob

Agnès Lhermitte

 

Deux lettres inédites de Georges Bourge à Marcel Schwob

Agnès Lhermitte

 

Correspondance diverse

Bruno Fabre

 

Une lettre inédite de Marcel Schwob à Arthur Roguenant

 

Une lettre inédite d’Eugène Monfort à Maurice Schwob

au sujet de Vingt-cinq ans de littérature française

 

Résonances (sur Le Livre de Monelle)

 

« La Rêveuse », un dessin d’Artür Harfaux

Bruno Fabre

 

Michel Butor et Marcel Schwob en Utah :

du royaume blanc de Monelle au Génie du lieu enneigé

Bruno Fabre

 

Varia

 

Six nouvelles dédicaces imprimées

en hommage à Marcel Schwob

Bruno Fabre, Éric Walbecq et Jonathan Wenger

 

Bibliographie des articles et dédicaces

entre Marcel Schwob et Anatole France

Bruno Fabre

 

Glanures

Bruno Fabre, Agnès Lhermitte et Mikaël Lugan

 

Hommage à Michel Suffran

Agnès Lhermitte

 

 

Traduction de La Croisade des enfants
aux États-Unis (2018)

Marcel Schwob, The Children’s Crusade, Foreword by Jorge Luis Borges, Translated by Kit Schluter, Cambridge (Massachussets, USA), Wakefield Press, 2018, 50 p.

 

Après la traduction du Livre de Monelle en 2012 (voir Spicilège n° 5, 2012, p. 201) et du Roi au masque d’or en 2017 (voir Spicilège n° 10, 2017, p. 158), Kit Schluter a poursuivi son travail de passeur de l’œuvre de Schwob aux États-Unis avec une nouvelle traduction de La Croisade des enfants, publiée en 2018, toujours chez Wakefield Press. Cette maison d’édition fondée en 2009 par Marc Lowenthal et Judy Feldmann s’attache à traduire des auteurs ou des textes méconnus ou d’avant-garde. [B. F.]

 

Décès de l’écrivain Michel Suffran (1931-2018)

Michel Suffran

 

Membre actif et généreux de la Société Marcel Schwob, notre ami Michel Suffran s’est éteint à Bordeaux le 5 juillet 2018.

Médecin de profession, il se présentait plutôt comme « l’ivre de livres » (titre de l’article donné en 2010 à Spicilège, Cahiers Marcel Schwob n° 3). Bibliophile, lecteur, écrivain, dessinateur, il publia d’innombrables ouvrages : romans et nouvelles, essais, pièces pour le théâtre, la radio et la télévision…

Les livres élus, rencontres de cœur comme leurs auteurs, lui étaient des amis pour la vie. Pour faire connaître ceux en qui il se reconnaissait (Jammes, Schwob, Mauriac, Colette, Bosco, Buzzati, mais aussi la « génération perdue » des jeunes fauchés dans les tranchées de 14-18), il bataillait sans relâche, d’une plume fougueuse.

Il eut le génie, pour « réhydrater les lettres mortes », d’écrire pour ses livres favoris des adaptations radiophoniques servies par les plus grands acteurs et de remarquables compositeurs. Deux de ses plus belles recréations sont des hommages sensibles à Marcel Schwob : La Croisade des enfants (1959), sur une musique de Serge Nigg (texte reproduit et commenté dans Spicilège n° 3) et Monelle de la nuit (1962) sur une musique d’Henri Sauguet (extraits publiés et commentés dans Spicilège n° 5).

Comme il l’écrivait dans « L’ivre de livres », ils étaient venus à sa rencontre, les petits livres de Marcel Schwob. Michel Suffran avait aussitôt succombé à leur charme « incantatoire », aspiré aussi sans doute par les résonances intimes qu’ils éveillaient en lui : l’imagination nourrie d’histoires comme L’Île au trésor, le monde perdu de l’enfance avec son innocente cruauté et son lien obscur à la mort, l’appel des voix d’antan, la quête obstinée de l’impossible, le rêve qui vient se fracasser sur les réalités…

L’homme nous manquera. Sa voix continue à murmurer, à travers ses écrits. Il n’est que de le lire et relire pour réveiller l’écrivain Suffran, et avec lui tous ceux que ce merveilleux passeur nous a fait fréquenter, en amis.  [A.L.]

Jules Renard, écrivain de l’intime (2017)
par Stéphane Gougelmann

Stéphane Gougelmann, Jules Renard, écrivain de l’intime, Paris, Classiques Garnier, coll. « Études romantiques et dix-neuviémistes », 2017, 685 p. 

 

La dialectique de l’intime, notion brillamment exposée en introduction, sert de fil conducteur à l’étude consacrée par Stéphane Gougelmann à l’écrivain Jules Renard : « L’œuvre se nourrit de l’intime qui, lui-même, trouve forme et sens dans la littérature. » L’auteur revisite ainsi, par une exploration minutieuse et sensible des textes, des livres majeurs comme L’Écornifleur et Poil de Carotte, mais aussi les innombrables récits et, dans une moindre mesure – celle que leur accordait Renard – les comédies. Sans oublier la pièce majeure que constitue le Journal, envisagé en regard des œuvres publiées et en tant qu’œuvre intrinsèque, face cachée (mais distincte) d’une même recherche : scruter et (re)créer sa vie.

 

Stéphane Gougelmann entreprend de dégager la singularité d’une voix (d’une voie) inventant une écriture de l’intime, source et perspective d’une œuvre qui se démarque, en cherchant « son originalité chez soi », des entreprises proprement autobiographiques. Il montre comment le réalisme est d’emblée intériorisé : « l’œil clair » sera toujours celui d’un sujet particulier. Il explore ensuite, dans la quête de soi et de son insaisissable vérité, l’imbrication de l’intime à l’autre, du trauma affectif familial à la quête de la bonne relation altruiste, en passant par l’aliénation des compromissions sociales. Il analyse enfin les modalités renardiennes de l’écriture de l’intime. La pratique systématique de l’humour, mise en évidence par Michel Autrand, est abordée ici au service de l’expression de l’intime, comme principe éthique d’un moraliste moderne soucieux de se « régulariser », et comme principe esthétique d’une écriture pudiquement distanciée de soi et du monde par une décantation qui conjure le risque du pathos jusqu’à friser le silence – le style Jules Renard.

 

Cette étude devrait intéresser les schwobiens. En effet, elle propose une analyse finement documentée de la relation entre les deux hommes, montrant comment et pourquoi, dans le contexte de la confrérie des gens de lettres de l’époque, la « passade » de Renard évolue de la proximité d’un compagnonnage amical à la brouille haineuse. En outre, elle fournit de la matière pour une comparaison approfondie des démarches littéraires de ces deux (presque) exacts contemporains : en germant sur les mêmes prémisses (dont le rejet des romans de la mimesis, naturalistes ou psychologiques, en tout cas diserts et totalisants), leurs œuvres (autant que leurs vies) se développeront, de façon originale et discrètement moderne, sur les modes (schématiquement) opposés du vécu intérieur et de l’imaginaire extérieur. (A.L.)