Actualités

« Les trois gabelous » (Cœur double) adaptés
en bande dessinée par Riff Reb’s

Hommes à la mer est le dernier album d’une trilogie maritime fondée sur l’adaptation d’œuvres littéraires. Après les romans graphiques inspirés de Pierre Mac Orlan (À bord de l’Étoile Matutine, 2009) et de Jack London (Le Loup des mers, 2012) le talentueux Dominique Duprez, alias Riff Reb’s, propose une adaptation de huit nouvelles d’écrivains racontant les dangers de la navigation maritime, parmi lesquelles « Les trois gabelous » (Cœur double) de Marcel Schwob, bien entouré des écrivains qu’il aimait (Poe et Stevenson) ou de l’un de ses épigones (Mac Orlan), à côté d’autres conteurs (Conrad, Hodgson). Entre chaque récit, une double page montre une illustration de grand format en noir et blanc, accompagnée d’un extrait d’autres textes d’auteurs (Homère, Sue, Condroyer, Traven, London, Hugo, Verne) évoquant le drame de l’homme et la mer. Chacune des huit nouvelles du volume est dominée par une couleur. « Les trois gabelous » de Schwob joue davantage sur le contraste entre les gris de la réalité (le clair de lune, le trio de Bretons et l’Océan) et les éclairages jaunes des visions fabuleuses (le galion fantôme et les rêves dorés des douaniers). Mais ici comme ailleurs, l’homme ne peut échapper au péril marin et au naufrage de son existence. (B.F.)

Riff Reb’s, Hommes à la mer, Huit nouvelles librement adaptées, éd. Soleil, coll. « Noctambules », 2014, 120 p.

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Une illustration de « Lucrèce, poète » à l’exposition
L’Ombilic des rêves jusqu’au 4 janvier 2015

L’exposition L’Ombilic du rêve présente une sélection d’une centaine de dessins et gravures de Félicien Rops (1833-1898), Max Klinger (1857-1920), Alfred Kubin (1877-1959) et Armand Simon (1906-1981) : quatre artistes d’exception, quatre imaginaires graphiques singuliers et inquiétants entre décadence et surréalisme, avec pour obsessions communes le cauchemar, la chair, le mal, la vie, la mort. L’ensemble est saisissant : des Sataniques de Rops aux Opus de Klinger, des délires macabres de Kubin aux transcriptions des Chants de Maldoror par Simon, les visions fantasmatiques ou hallucinées de ces maîtres du dessin fascinent le visiteur. Parmi elles, l’illustration de la vie imaginaire de « Lucrèce, poète » par Armand Simon est une découverte. Sous-titrée « Marcel Schwob – Vies imaginaires V – Lucrèce. Poète », l’œuvre est référencée sans date mais un chiffre en bas à droite, après la signature de l’artiste, permet de dater ce dessin de 1950. Il appartient à la même veine graphique que « Le Secret bien gardé » ou « Une saison en enfer 3 » (1948). L’artiste a choisi de représenter Lucrèce et sa maîtresse à travers deux profils d’enfants abouchés, l’ensemble des deux bustes formant une autre image superposée, un crâne au large sourire denté. De la vie de Lucrèce, le philosophe indifférent à la mort, Armand Simon fait une vanité. Son dessin s’enrichit de détails érotiques, de motifs décoratifs à l’apparence de vulve, caractéristiques des obsessions de l’artiste. Parmi les milliers de dessins de cet artiste encore très méconnu, il n’est pas impossible que d’autres illustrations de Vies imaginaires restent à découvrir. (B.F.)

L’Ombilic du rêve, du 25 septembre 2014 au 4 janvier 2015

Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129 rue Saint-Martin, Paris.

Schwob et Villon
dans la « Bibliothèque de la Pléiade »

Réhabilité à l’époque romantique, encensé par les littérateurs du Chat noir, le Villon du XIXe siècle a fixé l’image d’un poète mauvais garçon. Il devient à la fin du siècle objet de la recherche linguistique (Byvanck, Longnon…), de l’investigation biographique et de fictions littéraires (Stevenson, « Un logis pour la nuit »), trois domaines où excella Marcel Schwob, que la vie et les textes de Villon hantèrent sa vie durant. Or dans la seconde partie du volume de la Pléiade, consacré aux « Lectures de Villon », on ne trouve ni ses études philologiques, ni aucun extrait de son essai « François Villon », repris dans Spicilège (1896), mais le texte intégral d’une des Vies imaginaires, « Katherine la dentellière, fille amoureuse », dont l’élaboration puise abondamment dans les poèmes de Villon et dans les études que leur consacra Schwob. Les quelques notes explicitant le récit sont précédées d’une note générale qui porte essentiellement sur le recueil Vies imaginaires, avant de mentionner en quelques lignes les travaux recueillis dans le volume Mélanges d’Histoire Littéraire et de Linguistique de l’édition Bernouard (la référence des auteurs). En soulignant la fécondité de l’œuvre médiévale devenue source d’inspiration, ce parti pris littéraire rend hommage à la créativité fictionnelle de Schwob. [A.L.]

Marcel Schwob, « Katherine la dentellière, fille amoureuse », dans François Villon, Œuvres complètes, édition bilingue, édité et traduit de l’ancien français par Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Laëtitia Tabard, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2014, p. 564-566.

Spicilège – Cahiers Marcel Schwob n° 7

La Société Marcel Schwob a le plaisir d’annoncer la publication de la 7e livraison de SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB

(2014, 182 pages), centrés sur « La Légende des gueux ».

Direction : Bruno Fabre

Rédaction : Bruno Fabre – Agnès Lhermitte
Réalisation : Sylvie Douézy

Tarif : 15 euros
Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :
societe.marcel.schwob@gmail.com

Éditorial
Bruno Fabre

Au pays du miroir : les fictions de fuite de Marcel Schwob

Robert Ziegler

Dossier : « La Légende des gueux »

Le gueux dans tous ses états

Édith Perry

Les premiers contes de Marcel Schwob et la lexicographie

Takeshi Matsumura

« Fanchon-la-Poupée » et la chanson poissarde

Bruno Fabre

Marcel Schwob, « écrivain breton » ?

Agnès Lhermitte

Résonances : autour des premiers contes

Quatre contes de Marcel Schwob illustrés par T.-A. Steinlen

Bruno Fabre

Deux épigones d’un Marcel Schwob « breton » :

Claude Cahun et Eugène Montfort

Claude Cahun : Vues et visions (1914-1919)

Agnès Lhermitte

Annexe : La forêt du Gâvre

Lucy Schwob (Claude Cahun)

Eugène Montfort : Un cœur vierge (1920)

Agnès Lhermitte

Une lettre retrouvée de Marcel Schwob à Eugène Montfort

Bruno Fabre

Des contes de Marcel Schwob

à Biserica neagră (1971) d’Anatol E. Baconsky

Gisèle Vanhese

Documents

Les brouillons de « Crève-cœur »

Agnès Lhermitte

Autour d’une dédicace de La Croisade des enfants de Gabriel Pierné

Cyril Bongers

Correspondance

Sept lettres inédites de Maurice Beaubourg à Marcel Schwob

Bruno Fabre

Annexe : Physionomies littéraires : Marcel Schwob (1891)

Maurice Beaubourg

Deux lettres inédites de Jean-Marc Bernard à Marcel Schwob

au sujet des « pieds blancs » de Villon

Bruno Fabre

Glanures : notes de lecture par Bruno Fabre et Agnès Lhermitte

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Lectures de contes de Schwob
10 et 17 octobre 2014

Après deux lectures publiques à Paris, « Le Roi au masque d’or » (Musée Henner, septembre 2012) et Ciels de feu et de glace – « La mort d’Odjigh », « L’Incendie terrestre » –  (Musée du Montparnasse, mai 2014), le comédien Jérémie Le Louët (Compagnie des Dramaticules) donne à réentendre son interprétation de ces trois contes recueillis dans Le Roi au masque d’or (1892), cette fois en province :

Le 10 octobre à 19h30, lecture de Ciels de feu et de glace, deux contes de Marcel Schwob, à la bibliothèque de Troyes.

Le 17 octobre à 20h, lecture du conte « Le Roi au masque d’or » de Marcel Schwob, en appartement à Herblay.

Présentation de Spicilège 7 au Salon de la Revue
11 & 12 octobre 2014

La Société Marcel Schwob sera présente au Salon de la Revue

les vendredi 10 (en soirée), samedi 11 et dimanche 12 octobre,

aux côtés de la Société des Amis d’Alfred Jarry.

 

Nous y présenterons la 7e livraison de Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, centré sur les premiers contes (La Légende des gueux).
Nous serons heureux de votre visite.

Espace d’animation des Blancs Manteaux

48, rue Vieille-du-Temple  – 75004 Paris

vendredi 10 de 20h00 à 22h00

samedi 11 de 10h00 à 20h00

et dimanche 12 de 10h00 à 19h30.

Mimes en poche
aux éditions Sillage

Les éditions Sillage font entrer Mimes de Marcel Schwob dans leur catalogue, lequel vient rejoindre son ami Stevenson et son épigone Mac Orlan, bien représentés chez cet éditeur de textes littéraires originaux, méconnus ou introuvables. Dans une présentation élégante, conforme à l’édition du texte publié dans La Lampe de psyché, recueil de recueils d’inspiration symboliste conçu par l’auteur en 1903, les vingt et un mimes encadrés de leur prologue/épilogue sont assortis d’une longue « Note sur le texte », non signée, qui rappelle avec précision les sources et la genèse d’une œuvre qui connut deux publications originales, sous forme de fac-similé du manuscrit de Schwob, calqué sur celui d’Hérondas (Mercure de France, 1893) et l’édition courante (Mercure de France, 1894). Suivent la traduction des mots grecs présents dans les poèmes, des repères biographiques et une bibliographie sélective sur l’auteur plutôt que sur Mimes. En rééditant cette œuvre mésestimée de Marcel Schwob au format de poche et à l’exclusion de tout autre texte de l’auteur – c’est une première en France –, les éditions Sillage redonnent à ce petit chef-d’œuvre de poésie en prose, ciselé à la lueur des torches et lumignons antiques (Hérondas, Longus, Aristophane, Catulle, Pétrone,…), toute son importance et sa valeur. [B.F.]

Marcel Schwob, Mimes, Paris, éd. Sillage, 2014, 64 p., 6,50 €.

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La Porte des rêves à l’exposition LivrEsC
du 12 juin au 19 juillet 2014

Pour la première fois, avec l’exposition LivrEsC, la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, bibliothèque de recherche patrimoniale relevant de la Chancellerie des Universités de Paris, expose ses précieux livres d’artistes hors les murs de la Sorbonne, à l’espace 24Beaubourg, au centre de Paris. C’est là l’occasion de faire connaître au grand public une partie des trésors que la Bibliothèque conserve et qu’elle prête régulièrement à de nombreuses institutions culturelles françaises et internationales.

LivrEsC est une exposition qui propose de découvrir le livre contemporain comme espace de création, lieu de dialogue noué entre les plus grands peintres et poètes avec la complicité d’éditeurs et de typographes de génie. Picasso y côtoie Tzara, Eluard répond à Man Ray, Cendrars entre en résonance avec Léger, tandis que leurs intuitions et fulgurances sont relayées par des artistes plus contemporains – André Frénaud et Maria-Elena Vieira da Silva, Yves Bonnefoy et Geneviève Asse.

Issues des collections prestigieuses de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, institution patrimoniale des Universités de Paris, fondée en 1916 par le grand couturier Jacques Doucet, mécène des surréalistes, les œuvres exposées donnent à voir la diversité de la création artistique et poétique dans le livre, depuis la fin du XIXe s. jusqu’à aujourd’hui : livre illustré, livre de peintre, livre d’artiste, voire livre-objet.

Le parcours se veut à la fois thématique et historique : l’exposition s’ouvre sur l’œuvre poétique majeure de Mallarmé, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, pour en présenter les éditions, les interprétations et réinventions, depuis la fin du XIXe jusqu’à l’aube du XXIe siècle. Puis cinq grandes étapes de la création dans le livre sont mises en lumière : le tournant du XIXe et du XXe siècle ; autour de la Grande Guerre ; les années trente ; les explorations du livre après 1945 ; les créations du dernier tiers du XXe siècle. Toutes font la part belle au rôle des poètes éditeurs et typographes.

Rythmée par les toiles lumineuses et graphiques du peintre Julius Baltazar, dont on découvrira également dans les dernières salles les livres réalisés avec des poètes contemporains, l’exposition pose la question des liens du livre et de la création plastique en offrant une mise en regard de l’œuvre imprimée et de l’œuvre picturale dans une confrontation rarement proposée dans l’espace muséal.

L’exposition est ouverte du mercredi au vendredi de 14h à 19h, et le samedi de 12h à 19h.

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L’exposition permet d’admirer le tripti-frontispice

créé par Georges de Feure pour La Porte des rêves de Marcel Schwob.

Photo : coll. part.

 

Lecture au Musée du Montparnasse
le 15 mai 2014

NUAGES DE FEU ET DE GLACE

Deux contes de Marcel Schwob

Création en mai 2014

« Nuages de feu et de glace ». C’est ainsi que la Compagnie des Dramaticules a intitulé sa lecture publique de deux contes de Marcel Schwob au Musée du Montparnasse le jeudi 15 mai 2014. Pour cette création, commande du Musée de la Poste dans le cadre de l’exposition « La tête dans les nuages », Jérémie Le Louët a choisi d’interpréter « La Mort d’Odjigh » et « L’Incendie terrestre », tous deux tirés du recueil Le Roi au masque d’or (1892). Il s’agit de deux peintures d’apocalypse situées respectivement dans un monde glacé et dans un monde embrasé, deux récits richement descriptifs où les nuées participent d’une atmosphère terrifiante. Dos à un large tableau de nuages tourmentés qui lui sert de fond, Jérémie Le Louët lit à la suite les deux textes de ce diptyque, avec une force expressive qui maintient la tension jusqu’à la catastrophe – et à la chute inattendue des récits. Le travail sonore de Simon Denis accompagne sa parole en amplifiant la voix et en introduisant des extraits musicaux, tirés pour la plupart de musiques de films de Stanley Kubrick et Terrence Malick, grands dramaturges de l’imaginaire.

Jérémie Le Louët est un véritable amateur de Marcel Schwob, qu’il a découvert par le double parrainage d’Oscar Wilde (dont les Dramaticules ont monté et longuement joué Salomé, texte relu par Schwob) et de Jorge Luis Borges (qui préfaça élogieusement La Croisade des enfants et Vies imaginaires). En septembre 2012 déjà, il avait donné au Musée Henner une lecture remarquable du « Roi au masque d’or ». Espérons qu’il continuera à prêter sa voix aux contes de Schwob, à faire entendre la variété, les ciselures, la musicalité de leur prose poétique. (A.L.)

http://www.dramaticules.fr/

Refondation du site marcel-schwob.org
avril 2014

Suite à des difficultés techniques avec le site de la société Marcel Schwob, fondé en 2004, la création d’un nouveau site a été décidée et confiée à Bruno Fabre.

 

Le nouveau site Marcel Schwob a été mis en ligne à la mi-avril 2014.

 

Il se veut plus clair, plus riche, plus scientifique, avec de nouvelles rubriques qui permettront d’offrir une meilleure connaissance de l’écrivain et de son actualité.