Rééditions

Rééditions de deux contes fantastiques de Schwob
dans la revue Le Visage Vert (novembre 2017)

Au sommaire du n° 29 de la revue de littérature Le Visage Vert, deux contes fantastiques de Marcel Schwob non recueillis par l’auteur :

 

– « La Main de gloire », Le Visage VertRevue de littérature, n° 29, Cadillon, Le Visage Vert, novembre 2017, p. 145-149 (suivi de « « La Main de gloire » de Marcel Schwob : une main enchantée inspirée par le folklore anglais » par Bruno Fabre, p. 151-164.

 

– « La Maison close », Le Visage VertRevue de littérature, n° 29, Cadillon, Le Visage Vert, novembre 2017, p. 165-169 (suivi de « Marcel Schwob et le fantastique intime : « La Maison close » » par Agnès Lhermitte, p. 171-184).

 

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Visage Vert

 

 

Réédition de Macbeth de Shakespeare
traduit par Marcel Schwob

William Shakespeare, Macbeth, traduit par Marcel Schwob, Paris, Grasset, « Les Cahiers Rouges », 2016, 96 pages.

Parmi la moisson d’ouvrages publiés à l’occasion de la célébration du quadricentenaire de la mort de Shakespeare (1616), la collection « Les Cahiers Rouges » propose une (re)découverte de la traduction de Macbeth par Marcel Schwob, débutée en 1902 et achevée en 1905. Le traducteur, dont le nom est mis en valeur sur la première de couverture, est présenté comme un passeur privilégié au motif que « seuls les écrivains savent traduire les écrivains ». Un texte liminaire, non signé, fait succéder à quelques données biographiques sur Shakespeare une brève notice sur Schwob qui pose problème. On n’a jamais lu autant d’erreurs en si peu de lignes : contre-sens sur les Vies imaginaires considérées comme « des biographies de personnes qui n’ont pas existé » (sic !), inexactitudes biographiques (Schwob ne s’est pas recueilli sur la tombe de Stevenson aux Samoa et aucun document n’atteste sa fréquentation du peintre Manet), erreurs de dates (la traduction d’Hamlet, intitulée en réalité La Tragique histoire d’Hamlet, est parue en 1899 et non en 1901), méconnaissance de la fortune de la traduction de Macbeth, publiée pour la première fois par Pierre Champion, non en 1923 mais en 1928, dans le tome VI (Théâtre) des Œuvres complètes de Marcel Schwob (1927-1930) chez Bernouard, puis rééditée à part chez Sulliver en 1995, édition ignorée par « Les Cahiers Rouges ». On aurait apprécié une notice moins approximative pour évoquer « un des écrivains les plus imaginatifs de la littérature française », nommé par inadvertance Michel Schwob sur la page de faux-titre ! [B. F.]

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Publication de La Croisade des enfants
aux éditions Sillage

Après Mimes, publié en 2014, les éditions Sillage font entrer La Croisade des enfants dans leur catalogue, en donnant à lire à part ce texte très bref. L’appareil critique se limite à la traduction en note des phrases en latin et à une notule liminaire précisant la date de publication originale du texte dans la presse (Le Journal, février-avril 1895) et en volume (Mercure de France, 1896). Ce livre-plume (100 grammes) au format miniature (« collection 10 x 15 cm ») témoigne de la constance de l’édition contemporaine à rééditer dans des collections élégantes et peu onéreuses les chefs-d’oeuvre de Marcel Schwob. [B. F.]

Marcel Schwob, La Croisade des enfants, Paris, éditions Sillage, 2015, 48 p.

 

 

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Réédition de La Tragique histoire d’Hamlet
trad. de M. Schwob et E. Morand

Shakespeare, Double Hamlet, traductions de François-Victor Hugo, Marcel Schwob & Eugène Morand, Ivres de Livres Libraire-éditeur, 2011, 364 p. www.ivres-de-livres.fr

Passée inaperçue en 2011, cette dernière publication de La Tragique histoire d’Hamlet, prince de Danemark, publiée en 1900 par Marcel Schwob et Eugène Morand, s’ajoute à une longue liste de rééditions (Crès, 1920 ; Bernouard, 1930 ; Grasset, 1932 ; Blaizot, 1952 ; Lebovici, 1986) qui ont assuré la notoriété d’une traduction de référence. La singularité de cette édition réside dans la présentation en miroir de « deux des meilleures traductions d’Hamlet, celle de François-Victor Hugo réalisée pendant l’exil avec son père à Jersey ; celle de Marcel Schwob & Eugène Morand, conçue pour Sarah Bernhardt » (texte de la quatrième de couverture). Les deux traductions en regard sont précédés d’extraits de leur préface respective et suivies de huit versions de la tirade « to be, or not to be », antérieures à 1900. [B. F.]

Double Hamlet

« La Main de gloire »
Publication d’une anthologie de mains enchantées

« La Main de gloire » et autres mains enchantées

 

Publié le 11 mars 1893 dans L’Écho de Paris, le conte « La Main de gloire » ne fut pas recueilli du vivant de son auteur Marcel Schwob, qui délaissa alors le registre fantastique au profit de son cycle symboliste. On le trouve, rassemblé avec d’autres textes de Schwob, sous le titre « Chroniques » (Œuvres complètes, éd. de Pierre Champion, Bernouard, 1930), Dialogues d’utopie (éd. de Bernard Gauthier, Ombres, 2001) et « Contes de L’Écho » (Œuvres, éd. de Sylvain Goudemare, Phébus, 2002). Voici que la Librairie Otrante, en l’extrayant de ces ensembles hétérogènes et peu signifiants, intègre « La Main de gloire » à une anthologie thématique, Mains enchantées, et autres mains du diable, qui réunit seize nouvelles allemandes, anglaises et françaises du XIXe siècle consacrées à ce motif singulier. Du texte de Wilhelm Hauff (1825), cité par Freud dans L’inquiétante étrangeté, à ceux de Conan Doyle et Verlaine (1899), en passant par Nerval, Gautier, Maupassant et d’autres, la « fantasmagorie de la main », cette main « qui échappe » et porte le maléfice, se décline selon diverses modalités de l’épouvante, parfois teintée d’humour. Le conte de Schwob, situé sur la lande anglaise et narré par un témoin, se démarque cependant de ces topoi du genre par sa concision elliptique et énigmatique. L’imagination de Schwob lui a donné des prolongements dans les deux contes suivants : « Rampsinit » (25 mars 1893) commence sur la mention de « la main d’un mort », tandis que « La Reine Mandosiane » (8 avril 1893, intégré ensuite aux « Sœurs de Monelle »), reprend sur le mode mélancolique l’intimité des deux servantes de ferme confrontées au surnaturel. [A.L.]

Mains enchantées, et autres mains du diable. Anthologie. De Hauff à Conan Doyle, 1825-1899, préface de Florian Balduc, Editions Otrante, 2015, 198 p.

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Mimes en poche
aux éditions Sillage

Les éditions Sillage font entrer Mimes de Marcel Schwob dans leur catalogue, lequel vient rejoindre son ami Stevenson et son épigone Mac Orlan, bien représentés chez cet éditeur de textes littéraires originaux, méconnus ou introuvables. Dans une présentation élégante, conforme à l’édition du texte publié dans La Lampe de psyché, recueil de recueils d’inspiration symboliste conçu par l’auteur en 1903, les vingt et un mimes encadrés de leur prologue/épilogue sont assortis d’une longue « Note sur le texte », non signée, qui rappelle avec précision les sources et la genèse d’une œuvre qui connut deux publications originales, sous forme de fac-similé du manuscrit de Schwob, calqué sur celui d’Hérondas (Mercure de France, 1893) et l’édition courante (Mercure de France, 1894). Suivent la traduction des mots grecs présents dans les poèmes, des repères biographiques et une bibliographie sélective sur l’auteur plutôt que sur Mimes. En rééditant cette œuvre mésestimée de Marcel Schwob au format de poche et à l’exclusion de tout autre texte de l’auteur – c’est une première en France –, les éditions Sillage redonnent à ce petit chef-d’œuvre de poésie en prose, ciselé à la lueur des torches et lumignons antiques (Hérondas, Longus, Aristophane, Catulle, Pétrone,…), toute son importance et sa valeur. [B.F.]

Marcel Schwob, Mimes, Paris, éd. Sillage, 2014, 64 p., 6,50 €.

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Villon, Stevenson et Schwob

Après la réédition de La Croisade des enfants et de quelques contes dans la collection « Les cahiers de curiosités », les éditions marguerite waknine reviennent à Marcel Schwob. Le douzième livret de la collection « Livrets d’art » réunit, en deux cahiers distincts, son étude sur « François Villon » parue dans La Revue des deux Mondes avant d’ouvrir Spicilège, et « Un logis pour la nuit », la nouvelle consacrée par Stevenson au même poète. Dans un troisième cahier de quelques pages intitulé « Ces deux-là », nourri de la correspondance publiée chez Allia à la suite de Will du moulin ainsi que de la biographie de Sylvain Goudemare, Marcel Schwob ou les vies imaginaires, Franck Guyon évoque la relation entre Stevenson et Schwob, et notamment leur intérêt commun pour François Villon. (A.L.)

François Villon, par R. L. Stevenson, un logis pour la nuit / et Marcel Schwob, françois villon [sic] Paris, éd. marguerite waknine, coll. « livrets d’art », 2014, 9 euros.

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La Croisade des enfants
aux « Cahiers de curiosités »

En référence aux cabinets de curiosités, « Les cahiers de curiosités », nouvelle collection de la maison d’édition charentaise Marguerite Waknine, rassemblent « des textes d’hier et d’aujourd’hui qui présentent un tel caractère unique, insolite et rare ». Le septième livret offre une réédition de La Croisade des enfants, un des textes de Schwob qui incarnent le mieux ces critères, ainsi que de neuf contes publiés dans L’Écho de Paris, non repris à l’époque en recueils, et remarquables par leur diversité. Selon le principe de la collection, les feuillets simplement pliés présentent les récits de façon claire, soignée et originale, puis en addenda des « repères » sur l’auteur et les œuvres rééditées, notamment sur l’énigmatique Croisade dite des enfants. Au catalogue, les contes de Marcel Schwob voisinent, entre autre bonne compagnie, avec des textes de Johannes Kepler, de Victor Segalen, d’Hégésippe Moreau, de René Crevel, de Charles Cros et de l’éditeur soi-même : Franck Guyon. (A.L.)

Marcel Schwob, La Croisade des enfants suivi de Nouvelles de L’Écho de Paris, éditions Marguerite Waknine, « Les cahiers de curiosités », Angoulême, 2013, 8 euros.

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